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Goundam : ASSASSINAT D’UN CHEF DE FRACTION

Les bandits armés ont encore semé la mort dans le cercle de Goundam. Cette fois, la victime est le chef de la fraction Bichekou, Mohamed Elmaouloud Ag Mohamed, sauvagement assassiné dans la nuit de mardi à mercredi. Cette fraction est installée dans la commune rurale d’Essakane, située au nord de Goundam.

mnla hcua rebelle touareg independanliste bandis armée combattants arabe nord mali azawadPlusieurs témoins assurent que les assassins sont des éléments de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad). Cette nuit, ils ont fait irruption dans la famille du chef de Bichekou pour lui réclamer les fonds de la coopérative des éleveurs d’Essakane.
Le notable a juré aux visiteurs indésirables qu’il ne détenait aucun fonds. Mais les bandits ont d’abord kidnappé des membres de sa famille, qu’ils ont conduits quelque part dans la nature. Ils sont ensuite revenus s’emparer du vieil homme. Au cours de l’opération, le frère du chef de fraction a été sérieusement blessé. Quant à Mohamed Elmaouloud Ag Mohamed, il a été conduit à quelques kilomètres du site de la fraction. Là, il a été retrouvé criblé de balles.
En plus de son rang de chef de fraction, Mohamed Elmaouloud Ag Mohamed était aussi un dignitaire religieux fréquemment consulté et le trésorier de la coopérative locale des éleveurs de la commune d’Essakane.
Après l’assassinat du chef de fraction, le même groupe armé a foncé sur la fraction voisine de Bancor. Dès que le chef de cette fraction a aperçu les phares des véhicules des bandits, il est allé à leur rencontre. Les assaillants l’ont maitrisé et jeté dans le coffre d’un véhicule avant de disparaitre.
Au sein de la fraction, le pire fut alors envisagé et tous pensèrent que le notable allait subir le même sort que son homologue de Bichekou. Toute la nuit, personne ne put fermer l’œil. Mais le lendemain, le chef de fraction réapparut miraculeusement. Il a confirmé que l’intention des bandits était de le tuer. Ils l’avaient placé à une certaine distance avant de lui expédier une rafale de balles. Il aurait alors perdu connaissance pour ne se réveiller que le lendemain matin. Malgré la forte douleur, il parvint à marcher pour regagner sa fraction.
La bande nord du lac Faguibine est devenue très dangereuse. Les bandits terrorisent et tuent les paisibles populations sans être inquiétés. La psychose s’installe partout dans le cercle de Goundam. Les gens se déplacent de moins en moins entre les localités. Car on a beau se montrer prudent, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Les attaques et les embuscades se multiplient. Nombre de personnes ont été attaquées une ou deux fois et dépossédées de leurs biens au cours de déplacements.
Conséquence, les habitants des communes de la zone du Faguibine déferlent sur la ville de Goundam, abandonnant tout derrière eux. Certains déplacés assurent que les bandes armées pratiquent la tactique de la terre brulée, sabotant les forages, empoisonnant les puits, arrachant les panneaux solaires. Ils obligent ainsi les populations à abandonner leurs sites.
De nouveaux déplacés arrivent tous les jours à Goundam. Les autorités communales s’activent pour trouver des sites d’accueil pour ces refugiés de l’intérieur en grande détresse.
A. A. TOURE
AMAP-Goundam

source : L Essor

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