Depuis plus d’un an, une stratégie en deux volets est mise en œuvre au Ghana pour résoudre le problème de l’exploitation minière illégale. Elle consiste à poursuivre la répression entamée depuis plusieurs années, tout en y ajoutant des mesures d’accompagnements pour une exploitation responsable.
Au Ghana, le gouvernement a annoncé la semaine dernière l’achat de cinq bateaux de patrouille qui seront déployés sur les cours d’eau du pays. C’est le ministre des Terres et des Ressources naturelles, Samuel Abu Jinapor qui a révélé l’information au cours d’un point de presse, précisant qu’ils serviront à lutter contre l’exploitation minière illégale.
Par ailleurs, le ministre a annoncé la mise en œuvre effective d’une loi de 2020 portant sur la surveillance des équipements miniers. Des puces ont été acquises et équiperont désormais toutes les excavatrices actives dans le secteur minier local. Elles pourront de cette manière être suivies en temps réel grâce à une salle de contrôle mise en place par la Commission des Minéraux.
« L’arrangement est tel que si vous êtes dans le secteur minier et que vous voulez importer une excavatrice pour l’utiliser dans l’exploitation minière, vous aurez besoin d’un permis du ministre des Transports ; mais avant de vous donner le permis, il demandera l’avis du ministre des Terres et des Ressources naturelles », a ajouté Samuel A. Jinapor.
Ces différents dispositifs s’inscrivent dans la double approche mise en œuvre depuis quelques mois par le gouvernement ghanéen, et consistant à traquer et à mettre fin à toutes les activités d’exploitation illégales dans le pays, tout en promouvant une exploitation respectueuse de l’environnement et profitable à l’Etat. Dans le cadre de ce second volet, les récents développements concernent le déploiement des programmes d’exploitation minière communautaire (CMS).
Ces comités locaux ont été pensés pour aider à la régularisation du secteur de l’exploitation minière à petite échelle en fournissant aux acteurs un cadre légal dans lequel mener leurs activités. Alors que 20 CMS seulement ont été installés l’année dernière dans 14 districts ghanéens, les autorités en ont déjà déployé 14 cette année avec pour objectif les « semaines à venir », d’atteindre 50 CMS viables et respectueux de l’environnement, d’ici la fin de l’année.
Emiliano Tossou