Des dossiers complexes, des situations révoltantes, des urgences à liquider avec fermeté et célérité. Le tout nouveau ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga a pu pendant trois jours (samedi, dimanche et lundi derniers) prendre une première mesure des défis qui l’attendent au niveau de son département. Il s’est rendu sur les points chauds que représentent les dépôts d’ordures de N’Golonina (Commune II) et de Doumanzana (Commune I), le centre de transit des déchets solides de Médina-Coura (Commune II), les tas d’ordures du cimetière de Lafiabougou (Commune IV), les parcelles litigeuses de Dèye Fadida , d’agroforesterie, les dépôts d’ordures et antennes BDM, Orange, ECIBEV de Tienfala. Il a aussi pris connaissance de la situation dans les occupations de Doucouré et Cissé à Mounoumounouba ; des travaux d’implantation des nouvelles balises par l’entreprise Touré ; de l’état des forêts classées de Tienfala (Région de Koulikoro) et de la Faya. Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement était accompagné du conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur du district de Bamako, Barou Guindo, du maire du district de Bamako, Adama Sangaré et ainsi que des autorités administratives, politiques et environnementales de toutes ces localités concernées.
Objectif de cette première sortie du ministre : s’enquérir du traitement des ordures de Bamako et de la gestion des deux forêts classées dans le domaine privé de l’Etat. Abdoulaye Idrissa Maïga s’est mis à l’écoute des autorités locales et des populations riveraines pour recenser leurs remarques et leurs préoccupations. « Nous sommes entièrement d’accord avec le projet d’assainissement et d’aménagement de la ville de Bamako. Mais il faut reconnaître que l’aménagement de la décharge de Doumanzana a occasionné le détournement des équipements collectifs (écoles, maternité, foyer des jeunes) par les autorités de la mairie de la Commune I », ont rappelé Oumar Traoré et Soufiana Touré respectivement président et secrétaire général de l’Association pour le développement de Boulkassoumbougou-Doumanzana (ADBD) s’adressant au ministre.
Invitant tous les acteurs évoluant dans le domaine de l’environnement à coopérer dans des actions synergiques, Adama Sangaré, le maire du district de Bamako, a estimé que si les comportements et les actions civiques accompagnent les financements, l’assainissement de notre pays en général et de la ville de Bamako en particulier donnera des résultats satisfaisants ». Le ministre pour sa part a rappelé que l’assistance environnementale et sanitaire de nos concitoyens constitue l’une des missions essentielles de mon département. Il était normal pour lui de se rendre sur le terrain pour constater par lui-même certaines situations et recenser les préoccupations des populations. Abdoulaye Idrissa Maïga a insisté sur deux points. Primo, le caractère inclusif de sa démarche qui associe services techniques et élus locaux. Secundo, le nécessaire discernement qu’il convient d’apporter au traitement des questions environnementales.
Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement a instruit que le quartier Doumanzana soit libéré de sa montagne de détritus avant l’hivernage. Abdoulaye Idrissa Maïga a par ailleurs constaté l’installation anarchique de certains citoyens dans les forêts classées et des titres fonciers abusivement attribués dans ces espaces. Précisant que les aspects environnementaux, démographiques et économiques sont des défis à relever pour la gestion des tas d’ordures et des forêts classées, le ministre a annoncé que le ministère chargé de la Justice sera saisi pour faire appliquer la loi.
S. Y. WAGUÉ
