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Gestion de la crise du nord : le nécessaire désarmement des groupes armés

En dépit d’un accord de cessez-le-feu signé entre l’Etat et les groupes, on assiste impuissamment à des attaques sporadiques. L’Etat malien est en droit de hausser le ton pour faire en sorte que l’ordre soit changé. Au lieu de laisser vagabonder les rebelles avec leurs armes, il serait judicieux de les cantonner et procéder illico à leur désarmement. La négociation ne doit pas rimer avec le crépitement des armes.

rebelle touareg mnla azawad

Depuis janvier 2012, le nord du mali échappe à tout contrôle du pouvoir central. Malgré l’action salvatrice de l’ex puissance colonisatrice, la France,  qui a permis en son temps  de stopper l’avancée des jihadistes vers le sud du pays. Ainsi, un calme précaire avait commencé à régner dans les trois régions du nord.

Une paix éphémère acquise au bout d’un processus de longue haleine mené par les autorités de la transition. Ce qui a donné lieu à l’organisation des élections présidentielle et législative sur l’ensemble du territoire national. En dépit d’un retour de forme de l’administration dans les trois régions, la triste réalité demeure : L’état malien n’est pas en mesure d’exercer sa souveraineté pleine et entière sur l’ensemble du territoire.

La huitième région administrative et quelques localités de Gao et de Tombouctou sont sous le contrôle du Mnla et de ses affidés Hcua et Maa. Toute chose qui a transformé le septentrion de notre pays  en un véritable no man’s land soumis au gré de milices qui font voir à la population toutes les couleurs.

Pire, tout se faisait et se fait  sous le nez et la barbe des forces partenaires de la Minusma et de la force serval avant d’être mué en opération barkhane. Si le mandat ne prévoit pas de faire front commun avec l’armée en vue de lutter contre certains mouvements armés du nord, force est de constater que les casques bleus de l’Onu ont payé un lourd tribut ces derniers temps. Ils ont été victimes de beaucoup d’attaques meurtrières  et des embuscades ayant causé la mort de trente personnes. Cette situation est loin de faciliter la tâche de la mission de stabilisation qui leur est assignée.

Chaque jour que Dieu fait, l’histoire donne raison aux autorités maliennes sur ce volet. Car elles ont crié sur tous les toits, même à l’assemblée générale de l’Onu, pour demander non seulement un renforcement du dispositif mais aussi un mandat plus robuste permettant aux casques bleus d’attaquer s’il le faut. Peine perdue. Parce que le cri de cœur des autorités est quasiment tombé dans l’oreille d’un sourd.

La charrue avant les bœufs ?

En perspective de la recherche d’une solution définitive à la recrudescence de la rébellion dans le nord du Mali, les autorités de la transition et les groupes armés ont paraphé l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin. Cet accord prévoyait dans son article 20 des modalités de sortie de crise.

En clair, il s’agit de l’application  processuelle du DDR. Cette équation commence à poser beaucoup de problème qu’elle n’en résout. On a l’impression, avec ce qui se passe actuellement au nord, que le problème a été mal posé dès le départ. Car on est tenté de croire que la charrue a été mise  avant les bœufs. A y regarder de près, tout porte à croire que le désarmement aurait dû être le préalable de toute tentative de négociation entre l’Etat et les groupes armés.

Surtout quand  on sait que malgré les espoirs suscités lors du commencement des pourparlers inclusifs inter-maliens, on ne cesse d’assister impuissamment à des attaques et des embuscades sporadiques dans le septentrion. Ce, en violation de tout accord de cessez-le feu.

Dans ce cas de figure, l’Etat malien est en droit de hausser le ton pour faire en sorte que  l’ordre de préséance soit changé. Au lieu de laisser vagabonder les  rebelles avec leurs armes, il serait judicieux de les cantonner et procéder illico à leur  désarmement. Tout en demandant aux protagonistes de rester sur leurs zones respectives jusqu’à ce que l’accord de paix arrive à son point culminant.

Car la négociation ne doit aucunement rimer avec le crépitement des armes dans le septentrion. En ce sens les forces partenaires, la Minusma et l’opération Barkhane, pourraient efficacement jouer leur rôle en s’interposant entre les belligérants. Sinon on n’est pas encore sortis de l’auberge.

 

Boubacar SIDIBE

Source: Le Prétoire

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