Troublante question posée par des officiers de l’opération française Barkhane à certaines légitimités de la région de Kidal quant à leur position sur la « scission du Mali ».
‘’Que pensez-vous de la scission du Mali réclamée par le MNLA et le HCUA ?’’ Voilà la question que des officiers de l’opération française Barkhane ont posée à leurs interlocuteurs de la région de Kidal…
La question est plus que troublante. Un sondage ? Pourquoi des militaires, dont la mission officielle est de lutter contre le terrorisme, posent une question si sensible sur la partition d’un pays ? Cette question cache-t-elle le dessein inavoué de ceux qui prétendent aider le Mali à recouvrer l’intégrité de son territoire ?
De Serval à Barkhane, de Sarkozy à Macron, en passant, naturellement par Hollande, les manœuvres des gouvernants français tendant à dorloter les petits aventuriers du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ne sont plus des secrets. La preuve par X !!!!
En 2013, de fortes divergences au sommet de la diplomatie française sur le suet ont précipité le départ de Christian Rouyer de son poste d’ambassadeur de France au Mali. Le diplomate avait mis en garde sa hiérarchie, en l’occurrence Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, sur la dangerosité d’une liaison avec un groupe comme le MNLA.
Dans une enquête réalisée par une chaîne de télévision française, Christian Rouyer est revenu sur ces divergences de vue ayant conduit à son départ. « Pour nous, la principale menace c’est AQMI, la mouvance djihadiste. Pour les Maliens, c’est le MNLA qui est la première menace. Pourquoi ? Parce que c’est le MNLA qui a lancé l’offensive et c’est le MNLA qui a contesté l’unité du Mali. C’est ce que j’essaie d’expliquer à Paris en disant qu’il faut éviter de se compromettre avec le MNLA », a déclaré l’ancien ambassadeur.
Un autre diplomate français ayant servi à Bamako, en la personne de Nicolas Normand, défend mordicus que son pays, la France, a livré Kidal aux séparatistes du MNLA.
Après avoir livré Kidal, c’est quoi la suite, avec une telle question posée aux légitimités du nord ?
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger