Dans le cadre de l’amélioration des relations souvent difficiles entre les populations civiles et les forces de l’ordre, le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile en partenariat avec l’union Européenne a organisé le 6 février à Bamako une conférence de presse sur le plan cadre visant l’amélioration des relations entre forces de sécurité et population. Une démarche salutaire si elle s’applique sur le terrain.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général de brigade Salif Traoré, a animé une conférence de presse le mardi 6 février au Maeva Palace à Hamdallaye. A ses côtés, face à la presse, l’ambassadeur de l’Union européenne, les directeurs généraux de la police et la garde nationale. Il s’agissait de faire part du plan cadre visant l’amélioration du lien entre les forces e l’ordre et la population. « Nous nous sommes dit qu’il faut peut être envisagé quelque chose de plus global, plus intégré dans ce sens où il y a d’autres ministères qui vont faire partie ainsi que la société civile et les notables », innove le ministre. Elle couvre la période de 2018 à 2021, avec prochainement un plan d’action et une mise au point dès la fin de la première année de mise en œuvre.
La conférence de presse a été précédée de la présentation dudit plan cadre du ministère aux partenaires de l’Union européenne, aux représentants des organisations de la société civile et des autorités religieuses et traditionnelles. Le travail de réflexion et de concertation entre ces acteurs entrepris depuis quelques mois a abouti au document reparti en quatre axes de mise en œuvre. Le premier axe consiste à assurer une compréhension commune et partagée des rôles et responsabilités de chaque acteur ; le deuxième vise à développer une gestion concertée de la sécurité ; le troisième envisage d’adapter les capacités des forces de sécurité à un contexte sécuritaire évolutif, alors que le quatrième servira à asseoir un processus de recrutement plus ouvert. Une proximité recherché ‘’ visant avant tout à renforcer, voire, dans certaines zones géographiques du pays, à renouer, des liens de confiance entre population et les personnels de terrain relevant de l’autorité du ministère afin d’améliorer l’action des forces de sécurité’ ’souligne le communiqué de presse du même jour. Une nouvelle prise de position axée sur l’implication des populations dans leur propre sécurité. «Nous avons notre plan ce communication qui était plus centré. Nous avons voulu changé. Nous allons mettre un bureau de coordination pour que nous et les populations soyons sur la même longueur d’onde» annonce le général de brigade Salif Traoré, soulignant que la société civile est au cœur de ce projet.
Un pari commun
La sécurité est une affaire de chacun et de tous. Pour le ministre de la sécurité et de la protection civile, les prises de distance vis-à-vis des forces de sécurité doivent s’inverser pour une amélioration concrète des échanges entre celles -ci et toutes les composantes socio-économiques confondues. «Tant que la population verra les forces de sécurité comme une autre composante nous n’allons pas atteindre nos objectifs. Les forces de sécurité viennent de vous. Les deux qui sont là (directeur général de la police et celui de la garde nationale) sont des maris, des papas des tontons, donc ils ne devront pas être vus comme des adversaires », interpelle le ministre. Il se dit conscient que l’objectif ne sera aussi atteint que lorsque les forces de sécurités seront plus professionnelles, et en conformité avec les règles déontologiques.
Vers une police territoriale
Pour qu’il y ait confiance il apparait nécessaire qu’il y ait aussi de la transparence dans l’accès aux services concernés. Pour certains, les différents recrutements dans les forces de sécurités ne sont accessibles qu’aux privilégiés. Un cercle fermé ou le mérite n’est jamais reconnu. Pour répondre à ces accusations le ministre assure que désormais le concours se fera avec l’implication de la direction des ressources humaines ainsi que d’autres services. « Les prochains recrutements seront de plus en plus déconcentrés, avec des quotas au niveau des régions. Les candidats retenus seront acheminés au centre de formation retenue. Ainsi le processus sera claire » espère-t-il. Le département met la population au centre de sa propre sécurité. « La sécurité c’est avec vous, pour vous et par vous ‘’, indique le ministre, d’où l’option de la police territoriale.
Journal du mali