Lancée par le Président François Hollande et poursuivie par son successeur, Emmanuel Macron, l’opération Barkhane est considérée aujourd’hui par des militaires français comme un «échec» flagrant dont il faut débattre.
Dans sa dernière parution, le journal français « LE CANARD ENCHAINE » revient sur l’opération Barkhane et son apport dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et, plus particulièrement, au Mali, base de l’opération. Selon notre confrère français, un Officier Supérieur à la retraite qualifie l’opération Barkhane d’un «échec flagrant» de la guerre de la France dans le Sahel. Suffisant qu’il s’indigne de voir l’absence de débat autour de la question au sein de l’opinion, à l’Assemblée Nationale et même dans les médias français. Des médias pourtant très présents quand il s’agit de relayer les « exploits » de la force française.
Le journal rapporte les propos en privé du Général François Lacointre, Chef d’État-major des Armées. «Le contingent français Barkhane va devoir encore camper durant dix à quinze ans dans cette bande sahélo-sahélienne aussi étendue que l’Europe ». Cette réaction serait partagée au niveau de la Direction Afrique du Quai d’Orsay, dès qu’il est question de cette «guerre illimitée».
«Si l’on en croit le Général Lacointre, il faudrait, donc, patienter jusqu’à 2030 avant de recevoir enfin de bonnes nouvelles du Sahel».
Et malgré….
Le dispositif de Barkhane présent dans le Sahel, décrit par le journal, reste impressionnant. Il s’agit de 4500 Hommes (plus de 300 Commandos des forces spéciales), près de 500 blindés et 300 autres réservés à la logistique ainsi que 7 avions de combat, 22 hélicoptères, un appareil de guerre électronique, des avions de transport et de ravitaillement en vol.
Si on espère augmenter au niveau de l’État-major, le journal rapporte que la France compte sur l’entrée en action de la force conjointe du G5 Sahel (Ndlr: Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie).
Mais d’ici là Barkhane compte se procurer de nouveau gadget dont la drome de poche (16 centimètres et 33 grammes) muni d’une caméra et pouvant rester en liaison pendant 25 minutes avec son opérateur.
Il aura aussi des missiles sol-sol de moyenne portée (plus de 4 kilomètres). Mais, malgré tout, le scepticisme du journal n’est pas pour rassurer les populations du Sahel notamment du Mali. «Cette quincaillerie de premier choix ne permettra pourtant pas de gagner la guerre. Face au djihadisme, l’antiterrorisme aérien et la haute technologie militaire, au Sahel, en Afghanistan comme ailleurs, demeurent impuissants».
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT