L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été jugé en Côte d’Ivoire pour des infractions « totalement différentes » de celles de la Cour pénale internationale (CPI), selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.
« M. Gbagbo, vous pourrez être étonnés, demeure poursuivi par la justice ivoirienne pour des faits qui sont totalement différents » des incidents listés par la CPI, a déclaré M. Amadou Coulibaly, après un Conseil des ministres, mercredi.
M. Amadou Coulibaly a relevé que cinq chefs d’accusation visaient l’ex-président, mais les autres faits « n’ont pas été pris en compte par la CPI (Cour pénale internationale) » lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.
« La Cour pénale internationale a poursuivi M. Laurent Gbagbo pour des infractions de crimes contre l’humanité commis au cours de cinq incidents très précis que la Cour a listés », a soutenu le porte-parole du gouvernement ivoirien.
Il a énuméré la question des violences survenues à la RTI, le bombardement à Abobo « Marché Siaka Koné », la question des femmes qui ont été tuées le 3 mars 2011 et deux incidents divers qui ont eu lieu à Yopougon, notamment pris en compte par la CPI.
L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, clame qu’il est libre pour les mêmes chefs d’accusation, alors que des militaires qui lui sont proches, sont encore emprisonnés.
« Pour les militaires et autres miliciens, ou groupes armés, qui sont encore en détention, ils ont été condamnés en raison de crimes de sang qu’ils ont commis et ces infractions sont totalement différentes de celles visées par la CPI », a-t-il dit.
« Je ne veux pas faire plus de commentaires sur les propos de M. Laurent Gbagbo qui a beaucoup de conflits à régler y compris les conflits avec sa propre personne », a-t-il martelé.
M. Gbagbo a été élu dimanche président du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), une structure, dira-t-il, qui vise à préparer mon « retrait ». Il a récusé sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
« C’est une condamnation que je récuse, que je ne reconnais pas, et même si demain on me dit tu n’es pas président à cause de cette fausse condamnation, il faut que le parti soit en capacité de continuer sa route », a-t-il ajouté.
« C’est cette capacité là que je vous donne avec ce nouveau statut », a expliqué l’ancien président ivoirien à ses partisans, donnant la vision de ce nouveau parti qui se veut un instrument panafricaniste pour l’unité du continent.
Le président Alassane Ouattara a salué la présence de Adama Bictogo, qui au nom du Rhdp, le parti au pouvoir, était au Congrès constitutif du nouveau parti de M. Gbagbo « comme un renforcement de la réconciliation nationale ».
Source: APA