Le GATIA et la CMA, qui s’affrontent depuis 3 mois dans une guerre communautaire dont l’enjeu principal est la gestion socio-économique et sécuritaire de la ville de Kidal, s’accusent mutuellement d’être soutenus par le gouvernement malien.
Un officier supérieur de l’armée malienne proche du dossier assure que dans ce conflit, Bamako ne soutient aucun camp et travaille au rétablissement de la paix.
Bien que le problème entre le GATIA et la CMA soit d’abord un conflit identitaire opposant Imghad et Ifoghas, la tournure que prennent les événements dans la région de Kidal permette difficilement d’entrevoir une porte de sortie, tant les différentes tractations, négociations et autres accords ne semblent pas parvenir à rétablir la paix. « Les accords ne fonctionnent pas parce que la CMA, et le HCUA en particulier, ne peuvent pas adhérer foncièrement au processus de paix tant que Iyad Ag Ghaly n’aura pas donner son avis, sa vision sur la question, ils ont peur de Iyad, ils seront toujours hésitant et n’oseront pas se prononcer, c’est le fond du problème », explique cet officier supérieur de l’armée malienne sous anonymat.
Selon lui, les autorités maliennes ne soutiennent aucun camp en particulier et oeuvrent quotidiennement pour le processus de paix. Ils réfutent les accusations proférées par le HCUA, au début du mois, qui sommait le gouvernement de rappeler « à l’ordre ses militaires déguisés en miliciens», une manière de dire que la frontière entre le Gatia et l’armée malienne est plus que ténu. « Nous ne soutenons pas Gamou, c’est un géneral de l’armée malienne, qui vit avec son salaire de général malien, c’est le lien qu’on a avec lui… mais si il y a des gens qui sont là pour aider on peut dire qu’ils ont une bénediction… le gouvernement n’a rien à voir avec le GATIA, c’est un groupe d’autodéfense, ils sont versatiles, ils peuvent changer d’un moment à l’autre », affirme ce haut-gradé.
Pourtant, mardi 27 septembre, lors d’une conférence de presse à l’ambassade des Etats-Unis, l’ambassadeur américain Paul Folmsbee, a dénoncé la situation au nord du pays, le piétinement de la mise en œuvre de l’Accord et exhorté le gouvernement malien à mettre « fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA », une façon pour le partenaire américain de sonner la fin d’une ambiguïté qui pourrait nuire au rétablissement de la paix.
Les conflits inter et intracommunautaires au nord du pays n’ont jamais été un problème simple à régler, une cinquantaine d’année de conflit sont là pour en témoigner, néanmoins dans ce feuilleton devenu malheureusement récurrent, les multiples négociations publiques ou privées ont peut-être pris davantage de place, que les notions essentielles que sont pour un Etat, l’autorité et la souveraineté.
Source: journaldumali