Une campagne de vaccination du bétail, organisée par l’ONG ADESAH, en partenariat avec AVSF (Agronomes et vétérinaires sans frontière), sous l’égide de la direction régionale des services vétérinaires de Gao, a été brutalement interrompue ce lundi 16 février, suite à une attaque contre l’équipe de vaccination.
L’attaque a eu lieu aux premières heures de la matinée dans la commune rurale de Tarkint. Les vaccinateurs en séjour dans le secteur depuis quelques jours, ont voulu, du site de Mouzouni, rallier celui de Tin-Ih-Idji. En cours de route, ils furent stoppés par des malfrats et des coups de feu nourris.
Débarqués de leur véhicule, les vaccinateurs, leurs guides et le chauffeur (7 personnes au total), ont été molestés puis ligotés avec leurs turbans avant d’être dépouillés de tous leurs biens. Les bandits ont ensuite arrosé d’essence le véhicule loué par l’ONG ADESAH avant d’y mettre le feu. Après leur forfait, ils se sont fondus dans la nature.
L’équipe de vaccinateurs a pu regagner Mouzouni après avoir parcouru au moins 25 km à pied. Un des guides, frère du chef du site de Mouzouni, les ramena ensuite à Almoustrat d’où ils purent regagner Gao.
Nouhou Djiga, un des vaccinateurs de l’équipe, se dit étonné par l’audace des bandits car la zone d’Almoustrat est censée être sécurisée par des troupes des forces armées et de la MINUSMA. Même les groupes armés y circulant, restent favorables, selon lui, à la paix et à la concorde. Almoustrat, faut-il le rappeler, fait partie du cercle de Bourem. C’est le chef-lieu de la commune rurale de Tarkint dont relève aussi Tabankort, la localité rendue célèbre ces derniers temps par les affrontements qui s’y déroulent entre les séparatistes et les groupes armés favorables à l’unité du pays.
M. B. CISSE
AMAP-Gao
source : L Essor
