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Une Tabaski sans fête s’annonce chez les déplacés

La communauté musulmane du Mali fête l’aïd-el-Kebir ce lundi 17 juin. Sur les sites de déplacés, la fête de Tabaski s’annonce moins joyeuse pour l’instant faute de moyens pour les déplacés de célébrer l’événement.

Dans la ville d’Ansongo, les personnes déplacées internes se comptent par milliers et vivent dans des conditions difficiles. En cette veille de Tabaski, la joie n’est pas perceptible sur leurs visages. Le responsable des déplacés d’Ansongo Abdoul Aziz Ag Tagarit affirme que la situation est très critique pour eux cette année. « D’habitude, nous fêtions Tabaski avec tous les moyens nécessaires, mais cette fois-ci à l’approche de la fête nous n’avons rien pour célébrer convenablement », souligne-t-il.

Il ajoute que dans cette ville du nord du pays, pour le moment aucune personne déplacée n’a reçu un mouton pour la fête. « Enfin, on ne prépare m$$ême pas la fête, on attend seulement le jour pour aller prier à la mosquée et revenir à la maison. Vraiment nous souffrons énormément aujourd’hui. » martèle M.Tagarit.

Les plus affectés sont les femmes et les enfants

A Yorosso et à Koury dans la région de Koutiala, les femmes déplacées internes lancent un appel à l’aide. Elles estiment que sans une aide, il n’y aura pas de célébration. « Venez nous aider, nous avons fui nos localités pour venir ici. Nous n’avons rien apporté avec nous. », lance cette dame ? Elle reconnaît tout de même que leurs voisins leur ont apporté quelques articles, notamment des habits de la fête pour les enfants.

« Nous sommes venues nous installer à Yorosso, les préparatifs de la fête sont difficiles pour nous. Il n’y a personne pour nous venir en aide, on s$$e débrouille un peu. Ce qu’on gagne, on le consacre aux dépenses pour la fête. Avoir des habits d’enfants ainsi que le bélier de sacrifice n’est pas chose aisée », nous confie une autre dame avec un air triste.

Non loin d’elle, cette autre mère de famille, qui ne souhaite que voir le sourire sur le visage de ses enfants, « nous sommes ici ça fait un moment, on s’apprête pour la fête de Tabaski mais on n’a pas assez de moyens. Les habits pour les enfants ne sont pas encore achetés ne parlons même du bélier de sacrifice», souligne-t-elle avant de s’adresser aux déplacés « Que les autorités pensent vraiment aux déplacés, là où nous sommes c’est vraiment difficile ».

L’inquiétude, un point commun sur les différents sites

Comme à Koutiala, le constat est le même chez les$$ déplacés de Youwarou et Bandiagara. Dans ces villes du centre, on croise les doigts. Aichata Cissé est une déplacée venue du village de Gassi présentement basée à Youwarou, dans la région de Mopti. Assise à côté de ses enfants, elle sollicite de l’aide pour pouvoir donner du sourire à ses enfants le jour de la fête de Tabaski. « Quand il s’agit de fête, les enfants ont besoin de nouveaux habits, de se tresser les cheveux, entre autres. Nous manquons de vivres également. Pour que la fête se passe bien, nous demandons l’aide des autorités afin de célébrer la Tabaski dans la joie », lance madame Cissé.

Posés en demi-cercle à l’ombre d’un arbre juste à l’entrée de ce site à Bandiagara, quelques chefs de famille échangent sur leur vie actuelle. Le sujet phare de cette discussion est naturellement la fête de Tabaski. « Si on nous fait la grâce d’un bélier pour la fête, la joie sera grande. Pour l’instant, nous n’avons rien reçu. » s’exclame un d’entre eux. Et d’autres rétorquent « nous sollicitons de l’aide afin de fêter un peu dans la convivialité, nous comptons sur vous. »

Le souhait d’une fête moins crispée

L’espoir d’une tabaski dans la convivialité se profi$le sur le deuxième site des déplacés à Badiangara, qui se trouve sur la route de Kendjé. Les personnes déplacées indiquent avoir bénéficié d’une trentaine de béliers de la part d’une ONG.

Toujours au centre du pays, mais un peu plus vers le Sud, précisément dans la cité des balazans, sur le site d’ATTbougou, les déplacés comptent, comme chaque année, sur l’aide du service du Développement Social. Selon les premiers responsables des déplacés de la ville de Ségou, ils n’ont aucun moyen pour sup$ pour la fête et « qu’ils comptent » sur le dit service.

Dans la capitale, les déplacés ne sont pas également à l’abri du besoin. Sur les sites de Faladiè et de Sogoniko, ils demandent un accompagnement des plus hautes autorités. Selon la responsable des femmes déplacées du centre Mabilé sis à Sogoniko Teddy Barry, les « besoins sont multiples pour la fête. »

Pour les responsables du service du développement social, les préoccupations des déplacés sont au centre de leur plan de travail. Selon Madi Nomogo, un des agents du développement social de Bamako, il est nécessaire que les partenaires humanitaires se manifestent pour soulager les déplacés surtout à la veille de la fête. « Les déplacés ne peuvent pas fêter comme s’ils étaient dans leurs localités d’origine. En cette veille de Tabaski, on a deux partenaires : Islamic Relief et Secours Islamique France qui vont intervenir et faire des dons de viande. » précise l’agent.

Un des souhaits les plus ardents des personnes déplacées internes reste, le retour de la paix afin de rentrer dans leurs localités respectives pour célébrer les prochaines fêtes religieuses.

 

 Studio Tamani
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