- A la une de L’Essor de ce jeudi, un dossier sur la 7ème Région administrative du Mali. « Gao : le long chemin vers la paix et le développement », titre le quotidien national pour qui « L’autorité intérimaire de la région installée, les défis restent nombreux : sécurité, développement de base, retour des réfugiés… ». L’envoyé spécial du journal considère que le voyage sur la Cité des Askia est une véritable «Aventure » compte tenu de la crise qu’elle vit depuis 2012. Cependant un brin d’optimisme semble naître car « le Mali se relève et tente de recoudre le tissu social sauvagement déchiqueté par les rebelles et leurs alliés terroristes ». Dans ce voyage au bout de l’enfer, passé Konna, l’envoyé spécial note l’inquiétude des passagers d’un car de transport : « Les causeries s’estompent, les regards deviennent de plus en plus hagards. Un silence de cimetière règne dans le véhicule ». Aux bords de la route « des camions citernes et des véhicules militaires calcinés par l’explosion des mines posées par des gamins en mission commandée par les terroristes ». Témoignage d’un militaire en route pour sa base : « les poseurs de mines et les coupeurs de route sont les mêmes personnes. Ils sont généralement très jeunes et armés. Totalement oisifs, ils utilisent leurs armes, comme dans une jungle, pour s’accaparer des biens d’autrui… ces drogués n’hésitent pas à vous tuer pour disposer de vos biens ». Pourtant, note le journaliste, malgré la présence des « FAMA, appuyées par quelques policiers, les coffres des bus ne sont pas inspectés. Le contrôle n’est pas plus rigoureux dans la cité des Askia, transformée en une zone sûre pour les fraudeurs et les malfaiteurs de tout poil. Malgré le risque élevé d’attentat, le dispositif sécuritaire n’est pas strict et la situation ressemble à un laisser-aller total». Là, les contrebandiers et les trafiquants de drogue sont rois, témoigne un habitant : « Ici, une poignée de personnes mangent avec les deux mains, construisant des bâtiments et circulant dans les grosses cylindrées. En ville comme en campagne, tout le monde est armé ». Malgré « l’insécurité grandissante », l’on se remet à rêver de « l’avènement d’une nouvelle ère » pour Gao et toute la région d’autant plus que « Le nouveau chef [de l’Autorité intérimaire] est d’ici. Il connaît le milieu et il est très écouté. Il saura s’occuper des réels problèmes ».
- Nouvel Horizon se penche sur le « Projet d’appui à la stabilisation et à la paix » et titre : « Une belle initiative allemande lancée par le ministre Mohamed El Moctar ». Dans sa manchette, le quotidien écrit notamment : « Pour contribuer favorablement à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, le gouvernement du Mali, à travers le département de la réconciliation nationale, et en partenariat avec la coopération allemande, a lancé officiellement, le lundi 13 mars 2017, le Projet d’Appui à la Stabilisation et à la Paix (PASP) ». Le journal précise que « le nouveau projet est le prolongement du projet d’appui au processus dialogue et réconciliation (qui) a contribué à poser les bases pour l’entrée en activité des institutions susmentionnées mais aussi, dans la première phase critique du processus de paix, d’amélioration de la communication sur les négociations en cours, puis sur l’accord de paix, et de promouvoir le dialogue dans les régions ». Quant au nouveau projet qui s’appuiera « sur ces résultats, il élargit le champ de la contribution allemande par des nouvelles structures partenaires et une nouvelle thématique, la stabilisation du pays par le biais de microprojets» avec comme objectif « un processus de stabilisation et de paix inclusif qui prend en compte les besoins de développement et de réforme définis dans l’accord pour la paix et la réconciliation ». L’un des champs d’action du projet, informe Nouvel Horizon, est l’«Appui de mesures de dialogue et de réconciliation dans tout le Mali et mise en œuvre de microprojets en faveur de la réconciliation dans les régions de Mopti, Tombouctou, Kidal et Ménaka ; la mise en œuvre de mesures de stabilisation dans la région de Gao ».
- « Autorité intérimaire de Tombouctou : La présence d’éléments d’Aqmi et d’Ansar Eddine fait redouter une infiltration terroriste», titre L’Indépendant. Dans sa manchette, le quotidien affirme que « La situation reste toujours critique dans la ville de Tombouctou où l’autorité intérimaire peine à être installée ». La raison en est que celle-ci « est contestée par certains groupes armés dont le CJA, le MAA et la société civile » du fait du « caractère non inclusif de l’autorité intérimaire ». Par ailleurs, poursuit le journal, « La personnalité très controversée de certains membres de l’autorité intérimaire inquiète la population de la cité des 333 saints et fait craindre le risque d’une infiltration narcoterroriste ». Parmi les personnes contestées « figure un certain Ahmadou Ag Abdallah membre de l’autorité intérimaire », note le journal qui affirme que cet homme « était un membre actif d’Asar Eddine d’Iyad Ag Ghaly avant d’être coopté par Algabass Ag Intallah au compte du HCUA » et « n’a toujours pas rompu avec les organisations terroristes et continue de faire la navette entre Ansar Eddine et AQMI ». Il en serait de même de « Mouha Ag Chouata, un ancien logisticien d’AQMI dans la région de Tombouctou ». Ainsi, conclut le quotidien, « La société civile qui estime qu’une part belle a été faite aux anciens rebelles et à des éléments non fréquentables, dit inviter le Gouvernement et la communauté internationale à revoir la composition de l’autorité intérimaire de Tombouctou. Cela en vue de préserver la mise en œuvre du processus de paix ». Affaire à suivre donc.
- L’Observateur est catégorique qui annonce « Des Gouverneurs impotents face à des Présidents des Autorités intérimaires tout puissants». Pour le journal, Hassane Fagaga, qui est devenu « le président de l’Assemblée régionale de Kidal est (du coup) le président de l’exécutif régional. Selon les termes de l’Accord d’Alger, ce n’est donc plus le gouverneur qui est le chef de l’exécutif régional, alors même qu’il est désigné par l’État central ». Ainsi, explique le Bi hebdo, « Le rôle du gouverneur de région est réduit à sa plus simple expression. Sa mission consiste désormais, en tant que « Représentant de l’État (à) exercer le contrôle de légalité a posteriori les actes administratifs des collectivités territoriales ». La conséquence de ce fait est que « Hassane Bagaga a plus de 21 mois pour asseoir son autorité dans la région de Kidal à travers, d’abord et avant tout, la nomination de ses proches collaborateurs », explique le journal qui ajoute que « selon les termes de l’Accord d’Alger, le président de l’autorité intérimaire qui joue désormais le rôle de président de l’Assemblée régionale, bénéficie d’un très large transfert de compétences, de ressources et jouit des pouvoirs juridiques, administratifs et financiers appropriés ». Non seulement « le Mali s’est engagé à transférer aux collectivités des régions du Nord 30% de ses recettes budgétaires à partir de 2018 » mais aussi à « rétrocéder aux collectivités territoriales un pourcentage des revenus issus de l’exploitation, sur les territoires (des régions), de ressources naturelles, notamment minières, selon des critères définis d’un commun accord ». Et, pas des moindres, « le désormais chef de l’exécutif régional devient le premier interlocuteur en matière de désarmement, cantonnement et réinsertion des ex-combattants, de patrouilles mixtes », écrit le journal qui conclut qu’«autant de pouvoirs justifient tous les déchirements actuels autour des autorités intérimaires ».
- Le Prétoire se penche sur la grève des syndicats des enseignants signataires du 1er octobre 2016 et titre : « Les non-dits d’un débrayage ». Le journal est catégorique : la grève des enseignants « en est une de trop en raison même du bon esprit qui a prévalu entre les deux parties, sous la bienveillance d’une dynamique équipe de médiateurs, lors des premières discussions ». D’après le journal, «de sérieuses négociations ouvertes entre les parties, ayant débouché sur la mise en place d’un cadre de concertation dans le but d’examiner la question du statut des enseignants ainsi que les primes et indemnités allouées aux personnels enseignants » avaient créé « la détente jusqu’à ce que les six syndicats d’enseignants mettent sur la table la question du statut autonome » alors même que « les deux parties avaient bel et bien convenu d’abandonner le qualificatif du « statut », tout en laissant au cadre de concertation de faire des propositions idoines à l’État ». Bien que le gouvernement ait fait état de sa disponibilité « pour l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel enseignant », il « ne s’est jamais engagé à fournir un « statut autonome », contrairement à ce que les syndicats soutiennent auprès de leurs militants », peut-on lire dans le journal. Il ne peut en être autrement, estime Le Prétoire, car « la politique de décentralisation en cours au Mali n’autorise pas l’adoption d’un tel statut d’autant que les différents ordres d’enseignement n’appartiennent pas à la même sphère de compétence dès qu’il s’agit de la commune, du conseil de cercle ou du conseil régional ». En plus, conclut le journal, «la grève des 216 heures, au regard des dispositions réglementaires en la matière, apparaît comme une violation répétée et prolongée de la loi (pour n’avoir pas) fait observer le délai requis pour leur préavis de grève ». Affaire à suivre donc.
La rédaction