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Gao : Des manifestants réclament le départ du gouverneur

De nombreux manifestants ont déferlé dans les rues de Gao, ce vendredi 30 juin et se sont rassemblés au niveau du gouvernorat pour un sit-in dont la durée dépendra de l’acceptation, par le gouvernement, de leur demande, à savoir la démission de l’actuel gouverneur de Gao, Seydou Traoré.

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C’est depuis juillet 2016, après la mort de 3 manifestants sous les balles des forces de śecurité lors de la répression d’une manifestation contre la mise en place des autorités intérimaires, que la population de Gao avait demandé le départ du gouverneur Seydou Traoré, accusé d’avoir ordonné de tirer sur les civils. Cette demande, acceptée dans un premier temps par les autorités, qui avait à l’époque dit que le problème serait résolu en « quelques semaines », ressurgit un an plus tard dans la cité des Askia, alors que le gouverneur est toujours en poste. « Cela fait un an et il n’est toujours pas parti ! Depuis quelques semaines nous nous sommes remobilisés, à cause du mois de carême nous avons suspendu notre mobilisation et on a donné jusqu’au 29 juin à l’État pour agir. Hier 29 juin l’État n’a pas réagi, donc nous manifestons et cette fois-ci nous resterons jusqu’à ce qu’il quitte son poste », déclare Mohamed, un manifestant joint au téléphone à Gao.

Pour les détracteurs du gouverneur la coupe est pleine et le divorce doit-être consommé : mauvaise gouvernance, manque de considération, de respect et cupidité sont les principaux griefs qui lui sont reprochés. « C’est quelqu’un qui s’enrichit sur le dos des populations, il a ses affaires, parce qu’il va être à la retraite donc il demande à chacun de l’argent. Tout organisme qui veut faire un projet, des activités, passe obligatoirement par lui et se voit répondre  »où est ma part ? », c’est comme ça qu’il parle ! », dénonce Moussa Boureima Yoro, chef des mouvements civils de Gao. « Sa part », poursuit Mohamed, « c’est de travailler pour le bien des populations et s’il a besoin d’une autre part que ça alors il ne doit pas rester ici. Nous ne voulons plus qu’on nous envoie des fonctionnaires qui ne pensent qu’à leurs poches, nous avons assez souffert ». Autre reproche fait a ce haut fonctionnaire de l’État, ses absences répétées aux activités de la société civile, qui selon certains manifestants est un manque de respect patents envers les communautés dont la plus importante la communauté songhoy.

C’est donc devant le gouvernorat, actuellement fermé, que les manifestants sont rassemblés en  sit-in, pour empêcher le retour du gouverneur actuellement en mission à Bamako et qui devrait revenir ce vendredi par un vol de la Minusma. « Le gouvernement nous donne de faux arguments pour justifier son maintien en place. Ils dit que nous faisons pression sur lui pour qu’il change le gouverneur et qu’il ne peut admettre cela. Nous ne souhaitons pas imposer quelqu’un, mais l’État malien n’a qu’a nommé quelqu’un d’autre », déclare Moussa Boureima Yoro, qui ajoute qu’au sein de la manifestation tous ne sont pas modérés et qu’il y a des radicaux qui pourrait agir diffèrement de ce qu’ils sont en train de faire. « Vous savez Gao est une ville proche du terreau des terroristes, donc si l’État malien n’écoute pas les populations, je pense que la déception peut amener les gens à prendre des décisions qui peuvent nous nuire à nous-même » prévient-il.

Joint au téléphone à Bamako, où il se trouve encore, le gouverneur Seydou Traoré rappelle qu’il n’est pas élu par la population mais désigné par l’État et que toute cette agitation n’est qu’une campagne médiatique négative visant à nuire à son action. « Les motifs de mon départ ce sont eux qui les connaissent, je pense que c’est une manipulation. Je suis là pour mettre l’administration au travail et asseoir l’autorité de l’État et ce n’est pas facile d’y parvenir quand il y a toutes sortes de pratiques établies qui protègent des intérêts personnels. Nous sommes en train d’obtenir des avancées très notables dans la sortie de crise et ça n’arrange pas beaucoup de gens », rétorque le gouverneur, qui ajoute, « les manifestants sont dans leur droit, mais c’est l’État qui m’a nommé, je suis en mission, donc je quitterai quand ma mission prendra fin ».

 

Source: journaldumali

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