La tendance actuelle au sein de l’administration Malienne est à la « mode-grève ». Tous les secteurs de l’administration sont en veillée d’arme pour rentrer en action. Pour y apporter une réponse adéquate, le président de la République décide de la tenue entre décembre et janvier d’une revue générale de la situation salariale de tous les agents de la Fonction publique. Ibrahim Boubacar Keïta précise que cette revue tiendra compte de la particularité du cas des magistrats. Ces derniers observent une grève illimitée depuis le 03 août 2018.
Légitime ou pas, les syndicats de la place se lorgnent, afin d’entrer dans la danse pour se signaler et où se faire entendre. Et tous ces acteurs sociaux ont un seul mot dans la bouche, à savoir : l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
S’il ya un phénomène qui a beaucoup fragilisé le régime du président IBK ces dernières années, en dehors « des scandales », c’est la récurrente question relative à des grèves intempestives. Presque tous les segments de l’administration ont usé du droit grève pour manifester leur mécontentement face à une situation donnée. Il ne se passe pas un mois, sans qu’un syndicat ne dépose un préavis de grève pour des revendications corporatistes.
Déjà buté à la grève illimitée des magistrats, l’Etat Malien est confronté à d’autres grèves et préavis de grèves. Malgré l’acceptation du gouvernement de nouer le dialogue social, les syndicats restent dans la dynamique de faire aboutir vaille que vaille leurs revendications. Malgré la réquisition des magistrats par le gouvernement pour assurer le service minimum, la situation n’a pas connu d’évolution favorable. Ces derniers campent sur leur position jusqu’ à l’aboutissement de leurs doléances. Face à cette situation intenable, le Premier ministre est monté au créneau le 12 octobre dernier à Ténenkou (Région de Mopti) , en déclarant que dès cette semaine, il aura une vérification dans les tribunaux du respect ou non de l’effectivité de la réquisition des magistrats.
Aussi, il a annoncé la tenue entre décembre 2018 et janvier 2019 d’une conférence sociale dont l’objectif est de traiter de la question générale des rémunérations (salaires et autres) des agents de l’Etat de manière durable et équitable, en tenant compte des disponibilités financières de l’Etat.
Ce qui a été confirmé par le chef de l’Etat. Il l’a fait savoir aux magistrats, lors du récent conseil supérieur de la magistrature, de la tenue entre décembre et janvier d’une revue générale de la situation salariale de tous les agents de la Fonction publique et cette revue tiendra compte de la particularité du cas des magistrats. Car, tous les autres syndicats de la fonction publique ont les yeux rivés sur la grève des magistrats pour mieux affûter leurs armes.
Mahamane Maïga
Lejecom