L’Espace Maeva Palace de Bamako a servi de cadre le lundi 19 février 2018 à la tenue de la cérémonie d’ouverture de la 6ème édition de la semaine du médecin organisée par le Conseil national de l’ordre des Médecins du Mali. Cette semaine qui durera jusqu’au 24 février 2018 est placée sous le thème de la problématique des soins médicaux au Mali. Une occasion saisie par le secrétaire général du Syndicat des médecins du Mali (Symema), Dr Chaka Keïta pour attirer l’attention des décideurs du pays sur les maux qui minent le système de santé au Mali. Selon lui, il n’y a pas d’écographie, ni de scanner ni de radiographie, ni de labo fonctionnel dans l’hôpital Gabriel Touré de Bamako et de l’hôpital du Point G. Il a dénoncé un manque criard d’équipement dans les centres de santé. En outre, il a réclamé un statut particulier de médecin dont la demande avait été faite depuis le 12 juillet 2017. A défaut d’avoir gain de cause, le secrétaire général a fait savoir qu’ils n’hésiteront pas d’enclencher un autre mouvement de grève.
Après les enseignants, ce sont les médecins qui entrent maintenant dans la danse. Ils veulent aussi, coûte que coûte, un statut particulier de médecin. C’est ainsi qu’après avoir observé 38 jours de grèves durant l’année 2017, les agents de santé reviennent encore à la charge. Pour preuve, hier lundi dans la matinée, le secrétaire général du Symema, Dr Chaka Keïta a attiré l’attention des représentants du ministre de la santé, Brahima Koné et celui de la solidarité et l’action humanitaire, Samba Baby qui étaient en face de lui, sur la nécessité d’améliorer les conditions de vie et de travail des médecins. « La problématique des soins médicaux est un vrai problème. Et il faut en parler pour trouver des solutions. Aujourd’hui, vous partez à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, à l’hôpital Point G, il n’y a pas d’écographie, il n’y a pas de scanner, il n’y a pas de radiographie, il n’y a pas de labo fonctionnel. Mais malheureusement, ceux-là qui sont censés prendre des décisions ne mettent jamais pieds sauf juste pour aller donner bonjour et retourner », a déclaré le secrétaire général du Symema, Dr Chaka Keïta. Selon lui, les bâtiments sanitaires sont vieillissants. « Si on veut aller dans le sens de l’amélioration de la qualité des soins, chose qui est une problématique aujourd’hui, il faut qu’on fasse des améliorations en terme d’infrastructure, d’équipement. On ne peut pas faire un système de santé solide quant on n’a pas de personnel motivé. Si l’Etat a le courage de faire émarger un médecin après 19 ans d’études, 110 000 FCFA par mois, on n’aura pas de qualité. Si l’Etat a le courage de donner 150 000 FCFA à un spécialiste tout fraichement élu, attendez-vous qu’on n’aura pas de la qualité. Si l’Etat a le courage à faire émarger 150 FCFA par heure comme prime de garde, ne vous attendez pas à un travail de qualité, ce n’est pas possible », a-t-il dit. Avant de déplorer le fait qu’ils ne soient pas accompagnés par l’Etat. Selon lui, ceux-là qui sont censés changer les choses ne se soignent jamais ici au Mali. A l’en croire, il y a la ressource humaine qualifiée au Mali qui a juste besoin de motivation et d’équipement. « Le samedi 17 février, 400 médecins, toutes spécialités confondues s’étaient regroupés à la demande du syndicat des médecins pour voir ce qu’on pouvait faire. Mr le représentant du ministre, les médecins m’ont demandé de vous dire qu’ils ont déposé une demande de statut particulier de médecin depuis le 12 juillet 2017 et ça fait huit mois qu’ils n’ont jamais été appelés pour en discuter. Où est ce qu’on en est avec ce document ?» a insisté le Segal. En outre, le secrétaire général a souhaité à ce qu’on mette fin à l’arrestation des médecins devant leurs patients. Enfin, il a souhaité à ce que le salaire du médecin malien soit allié sur la grille UEMOA (Union économique et monétaire ouest Africaine). A défaut d’avoir gain de cause, le secrétaire général du Symema a souligné qu’ils n’hésiteront pas d’enclencher un autre mouvement de grève. Quant au représentant du ministre de la santé qui co-présidait la cérémonie d’ouverture avec le représentant du ministre de la solidarité, il a promis que l’Etat jouera toute sa partition pour que l’offre de qualité soit une réalité. « Notre système de santé a besoin de reforme et nous allons le changer ensemble », a-t-il dit. Avant d’inviter les médecins à beaucoup plus de rigueur dans l’exercice du métier. Selon le président du conseil national de l’ordre des médecins, Dr Lassana Fofana, le rôle fondamental de son organisation est la défense de l’éthique et de la déontologie médicale, consacrant ainsi le respect de la vie et de la personne humaine par tout médecin. Dr Fofana, tout comme le président de la commission d’organisation de l’événement, Dr Daffé Sidy Ibrahim et le président de l’Association des médecins libéraux du Mali (AMLM), Dr Boureima Afo Traoré, ont tous déploré la faiblesse du plateau technique des structures. Par ailleurs, le représentant du ministre de la solidarité a fait savoir qu’il y’ aura beaucoup d’activités au cours de cette 6ème édition dont le dépistage gratuit du diabète etc. A noter qu’au cours de cette 6ème édition, il ya eu le lancement du livre du Chirurgien Sadio Yena intitulé « Une main, une philosophie, un combat. Une critique de mon métier ». Ce livre de 191 pages édité par Presse Universitaire du Sahel est vendu à 10 000 FCFA.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain