François Hollande s’est refusé mercredi 16 novembre à Marrakech à commenter la déclaration de candidature à l’élection présidentielle de son ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Même réaction au sein de son gouvernement. Officiellement personne à Marrakech n’avait rien lu ou entendu du discours de candidature de l’ex-ministre, mais en coulisse on aiguise les couteaux.
Avec notre envoyée spéciale à Marrakech,Anissa El Jabri
La conférence de presse finale réduite à une seule question pour la presse française, les ministres qui esquivent les micros… Ce silence radio était bien sûr une consigne. La ligne de défense dans l’immédiat : tenter de s’afficher « zen », selon le mot d’un élu proche du président. Surtout ne pas faire d’Emmanuel Macron une vedette ou une victime.
La contre-attaque, elle, commence déjà à se dessiner. On parle en coulisse d’un discours de candidature « totalement creux ». Rien, dit-on, sur les fondamentaux de la fonction présidentielle, la sécurité des Français, la lutte contre le terrorisme.
Et puis surtout désormais, c’est décidé, on fait porter à Emmanuel Macron la responsabilité d’un échec potentiel de la gauche en avril prochain. « Il a fait le choix de diviser les progressistes, dit-on dans l’entourage de François Hollande. Il crée les conditions de l’arrivée d’une droite brutale au pouvoir, peut-être même d’une victoire du Front national ».