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France : Esclavage domestique. Jugée pour avoir exploité une jeune Malienne

Une quinquagénaire est soupçonnée d’avoir exploité une adolescente malienne pendant cinq ans à Châtenay-Malabry. La jeune fille était ainsi contrainte de travailler plus de 15 heures par jour dans la maison. Quinze mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre de la prévenue ce lundi par le tribunal de Nanterre.

Une quinquagénaire est soupçonnée d’avoir exploité pendant cinq ans une adolescente malienne de sa famille à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Selon les éléments relevés par les enquêteurs, la jeune fille était contrainte à des travaux domestiques plus de 15 heures par jour.

Le procès qui a eu lieu ce lundi à Nanterre en l’absence de la prévenue et de son avocate, marquait la conclusion d’un parcours judiciaire particulièrement long. Un non-lieu avait été prononcé en 2009 mais la plaignante avait fait appel, passant par deux fois par la Cour de cassation, avant d’avoir gain de cause.

Insultée, frappée mais pas rémunérée

C’est la « promesse de vie meilleure » qui a amené cette jeune fille à quitter le Mali en 2000, alors qu’elle était âgée de 13 ans. Mais son rêve va tourner court. Dès le lendemain de son arrivée en France, selon le récit de cette femme aujourd’hui âgée de 31 ans, elle est astreinte à faire la cuisine, le ménage, les courses, pour une maisonnée de neuf personnes dont cinq enfants, entre 15 et 18 heures par jour, sans repos.

Ses conditions de vie étaient misérables. Elle ne pouvait manger que « s’il en restait », dormait sur un matelas en mousse posé sur le sol… Pire, elle était insultée, frappée et jamais rémunérée. Finalement, elle a rencontré un jeune homme alors qu’elle prenait des cours de français. Ce dernier est parvenu à la convaincre de fuir de cette situation en 2005 et de porter plainte.

Poursuivie pour des conditions de travail indignes

La prévenue de 54 ans était poursuivie pour « exécution d’un travail dissimulé », « aide à l’entrée ou au séjour irréguliers d’un mineur étranger en France » et « soumission d’un mineur à des conditions de travail et d’hébergement indignes ».

Selon l’accusée, l’adolescente réalisait des travaux ménagers « comme l’ensemble des enfants » et bénéficiait même d’argent de poche. Elle a également nié les coups et la privation de nourriture.

« Une défaillance totale »

« Il y a eu une défaillance totale dans ce dossier : de la part des aides à domicile, […] des services de police, […] de la manière dont on instruit aujourd’hui ces dossiers en France, a plaidé Juliette Vogel, avocate de la plaignante et du Comité contre l’esclavage Moderne. Il est extrêmement important qu’elle obtienne justice devant ce tribunal », a-t-elle conclu, avant de demander 180 000 euros d’indemnisation.

« Il y avait, très clairement, travail forcé », a estimé le procureur, avec une « soumission à des tâches domestiques de façon répétée » et la « menace d’être renvoyée dans son pays ». Il a requis 15 mois de prison avec sursis et 6 000 euros d’amende. Le jugement sera rendu le 19 février.

SourceOuest-France

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