En France, la conférence des ambassadeurs a eu lieu, ce lundi 27 août. Un rendez-vous traditionnel pour le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui a présenté les grands axes de sa politique extérieure, comme le renforcement de l’action française contre le terrorisme au Sahel.
Le président français Emmanuel Macron a présenté, ce lundi matin, les orientations de sa diplomatie : l’Europe, la Syrie mais aussi le Sahel, zone d’action prioritaire pour la France dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il affirmé. Le chef de l’Etat a mis en avant les récentes victoires obtenues dans la région mais assure que l’action doit continuer et se renforcer.
« Nous avons, dans cette région, obtenu des victoires importantes ces derniers mois contre la présence terroriste mais cette action doit se poursuivre avec la même intensité, en complétant la présence de la force Barkhane de plusieurs axes commencés, dès juillet 2010. Premièrement, nous avons appuyé et accéléré la création des forces conjointes du G5 Sahel [Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad]. Je suis convaincu que notre action militaire sera, en effet, plus efficace encore si elle s’articule mieux avec l’implication des cinq pays du Sahel concernés. Cette organisation est la seule qui, dans la durée, permettra la stabilité parce qu’elle implique pleinement cinq pays du Sahel concernés à leur propre sécurité. Il nous faut veiller à sa mise en œuvre et, dans les prochaines semaines et les prochains mois, nous aurons à conduire de nouvelles opérations conjointes avec ces forces du G5. Il nous faut aussi renforcer la coopération avec l’Algérie, exposée aux mêmes risques terroristes, ainsi qu’avec le Nigeria et le Cameroun engagés contre Boko Haram », a déclaré le président français.
Un rapport pour moderniser l’aide française au développement
A l’occasion de cette conférence des ambassadeurs et des ambassadrices 2018, Hervé Berville, député du parti présidentiel, a remis au chef de l’Etat un rapport sur la modernisation de l’aide française au développement. Dans ce rapport, le parlementaire présente plusieurs propositions qui concernent directement le continent africain.
L’Afrique est actuellement le premier continent bénéficiaire de l’aide française au développement et cela ne devrait pas changer. Seulement, il faut tenir compte – explique le rapport – des nouvelles dynamiques contemporaines et des nouveaux défis de ce siècle.
Il y a évidemment les questions migratoires, le réchauffement climatique ou encore l’accroissement démographique. Autant de problématiques qui concernent directement le continent africain et auxquelles il faudra être capable de répondre.
Pour ce qui concerne l’accroissement démographique, par exemple, il faudra être en mesure d’accompagner ce phénomène en créant des emplois et des infrastructures explique le député Hervé Berville.
Sur la base de ces constats, il formule une proposition clé, celle de « préparer un pacte fondateur pour une relation Europe-Afrique du XXIème siècle ». En d’autres termes, redéfinir la relation entre les deux continents en matière d’aide au développement. Hervé Berville propose de nommer un commissaire spécifiquement dédié à la question. Son rôle consisterait à assurer le suivi et la continuité des travaux entrepris entre l’Europe et l’Afrique.
Ces propositions doivent encore être validées par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, et par son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.