Depuis plusieurs semaines, des activistes en « Gilets Jaunes » manifestent sur l’ensemble du territoire français. Ils s’opposent aux réformes sociales prônées par le pouvoir Macron. Ce mouvement de colère inédit en France qui s’amplifiait de semaine en semaine a négativement affecté la vie socioéconomique du pays. Des biens publics et privés ont été mis à sac. Il était nécessaire alors de prendre des mesures fortes et concrètes pour répondre aux aspirations légitimes des acteurs de ce mouvement.
Pour calmer la colère des Gilets Jaunes, le président Emmanuel Macron s’est adressé, le lundi dernier à la nation en annonçant une batterie de mesures. Il s’agit, entre autres, de la hausse des revenus des « travailleurs au Smic » dès la rentrée 2019 de 100 euros par mois, la suppression des cotisations sociales sur les heures supplémentaires des travailleurs modestes. Il a annoncé en outre l’annulation de la hausse de la CSG sur les pensions de retraite de moins de 2000 euros, une mesure qui a poussé de nombreux retraités à rejoindre les très fâchés de France.
Le président a dû concéder que la France était trop centralisée et a évoqué à plusieurs reprises les services publics. A cet effet, il a aussi promis de rencontrer les maires dans les régions. La déconnexion de l’élite est l’un des griefs des « gilets jaunes ». Ce geste est d’autant plus nécessaire que le mouvement est plus rural qu’urbain. En général, si les populations citadines sont plus nombreuses et connaissent un taux de chômage élevé, ce sont les populations des zones rurales (ces grands oubliés) qui sont celles qui bénéficient le moins des services publics de l’Etat. Cette fracture sociale entre citadins et ruraux s’ajoute à une autre, celle opposant les riches aux pauvres.
De nombreux observateurs politiques considèrent que la politique menée par la « République En Marche » de Macron est néolibérale. Et la logique de l’esprit partisan veut que les députés soutiennent la politique de leur mouvance politique. Ce qui a pour conséquence d’ignorer les intérêts socioéconomiques du peuple qui leur a donné son quitus à un moment donné à travers les urnes pour que leur mandat soit.
C’est le peuple qui a donné la majorité parlementaire au mouvement En Marche, qui est en train de manifester aujourd’hui parce que ses attentes ne sont pas comblées. Quoi de plus normal dès lors que le droit de manifester est heureusement garanti en France ! Fait inédit, c’est l’usage de cette démocratie directe qui a bien marché dans l’Hexagone pour que Macron renonce à son projet néolibéral.
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger