Dans un entretien qu’il nous a accordé, M. Fousseyni Doumbia, gestionnaire de son Etat, dénonce avec véhémence la gestion pour le moins calamiteuse des affaires de Baguinéda par la mairie de ladite commune. M. Doumbia a porté plainte contre le maire de la commune de Baguinéda, M. Salia Diarra et complices auprès du doyen des juges du Pôle économique du Tribunal de la commune III. Il s’est prêté à nos questions.
L’Inter de Bamako (IB): Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Fousseyni Doumbia (FD): Je me nomme Fousseyni Doumbia. Je suis comptable et gestionnaire de formation, né à Baguinéda, où je réside actuellement avec mes parents.
L’Inter de Bamako: Comment et pourquoi avez-vous porté plainte contre la mairie de Baguinéda ?
Fousseyni Doumbia (FD): Avant de répondre à votre question double, j’aimerais d’abord remercier certaines personnalités à commencer par vous et votre rédaction et toutes les personnes de bonne volonté qui m’accompagnent dans ce dossier depuis que je l’ai ouvert. Je ne manque pas aussi de remercier certaines autorités administratives dont l’actuel Premier ministre Dr Boubou Cissé, le Vérificateur général et tous les collaborateurs anonymes qui m’aident pour que Baguinéda soit mis dans ses droits.
Il s’agit d’un constat. Après avoir été victime du maire sortant Toumani Diarra, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Mali, d’un cas de malversation foncière ou de détournement ou de déportation de biens d’autrui, j’ai décidé de mener une enquête personnelle sur le terrain. Après cinq mois, je me suis rendu compte que la mairie de Baguinéda fonctionnait contrairement à toutes les dispositions règlementaires de la République du Mali. Il s’agissait maintenant pour moi de formuler une demande auprès de nos autorités en charge de la gestion de la cité, je veux nommer Boubou Cissé, le Vérificateur général, le Contrôle des services publics et d’autres services pour vérifier ce que certaines personnes appellent des allégations et que moi j’appelle des preuves tangibles de détournements de deniers publics du maire de Baguinéda et de ses complices. Quand ils ont vérifié, ils ont conclu à des faits de détournements. Ce qui a été une surprise pour la population de Baguinéda et non pour moi qui possédais déjà les preuves de détournements.
Quand Salia Diarra a remplacé Toumani Diarra (actuellement à l’Assemblée nationale) à la tête de la mairie de Baguinéda, les mêmes pratiques ont continué avec le même état d’esprit de délinquance financière et de détournements de deniers publics. Ils ont mis en place un réseau de délinquants financiers avec des gens qui tirent les ficelles pour des détournements de fonds de la commune de Baguinéda avec ceux qui sont à Bamako. Cela n’a pas été pour moi une surprise.
Vous avez demandé le pourquoi et le comment. Il faut dire que Baguinéda est une commune avec des potentialités énormes. Il s’agit maintenant, ayant réuni toutes les preuves de malversations foncières et financières de porter plainte contre la mairie de la commune de Baguinéda opérant en bande organisée. C’est ainsi que j’ai porté plainte auprès du doyen des juges d’instruction du Pôle économique du tribunal de la commune III l’année dernière. J’ai porté l’affaire auprès de Boubou Cissé pendant qu’il était ministre de l’Economie et des Finances. Aujourd’hui, il est Premier ministre. Face à la gravité des accusations, il a diligenté une équipe d’enquête sur le terrain en l’occurrence l’Inspection des finances et une délégation de la direction régionale du Trésor de Koulikoro.
J’ai ensuite porté l’affaire auprès du Vérificateur général dont la mission a fait deux mois de vérification à la mairie de Baguinéda.
Toutes les enquêtes ont prouvé qu’il y a eu à Baguinéda détournements en bande organisée. En tant que citoyen, je ne peux croiser les bras devant de tels actes de malversations aux dépens de ma commune.
L’Inter de Bamako: Avez- vous des soutiens dans ce combat que vous menez contre toute une mairie ?
Fousseyni Doumbia (FD): J’ai porté plainte parce que j’ai confiance et je crois à la loi de mon pays. La plainte est au Pôle économique. Le procureur de la commune III fera son travail. J’ai aussi avec moi un groupe d’avocats pour que les populations de ma commune rentrent dans leurs droits et que plus jamais de tels détournements ne se produisent chez nous aussi pour servir de leçon à d’autres aventuriers qui ont pour vocation de piller les ressources de l’Etat.
J’avoue aussi que la population de Baguinéda est avec moi dans cette affaire ainsi que des groupes d’intellectuels.
J’interpelle l’Etat à récupérer ses dus à Baguinéda en vue de permettre aux populations de rentrer en possession de leurs biens détournés par les délinquants financiers de la mairie de Baguinéda. Il est temps que les gens prennent leur courage pour dénoncer et porter plainte contre les malversations financières, car il faut que ça s’arrête et ça va s’arrêter.
L’Inter de Bamako: Votre mot de la fin ?
Fousseyni Doumbia (FD): J’adresse mes remerciements à vous, à votre rédaction, à vos lecteurs et à toutes les bonnes volontés qui sont engagées à mes côtés dans cette affaire. Je compte sur tout le monde. J’ai tout l’espoir que ça va s’arrêter parce que convaincu qu’aucune commune, aucun pays ne peut se développer sans mener une lutte implacable et sans merci contre la corruption et la délinquance financière. Je ne suis pas près de lâcher. Bien au contraire, j’irai jusqu’au bout pour que justice soit faite et que les populations comprennent que les citoyens peuvent et doivent s’impliquer dans la gestion de leurs affaires.
Je vous remercie et compte toujours sur vous parce persuadé que le combat que je mène est aussi le vôtre.
Propos recueillis par Yoro SOW
Inter De Bamako