Cette rencontre va renforcer les liens entre le Mali et la Russie dans un contexte où se joue une partie de l’avenir de la présence russe en Afrique. Au moment où la Cedeao tente de convaincre Vladimir Poutine de suivre ses prises de position politiques, le Mali est de plus en plus proche du Kremlin. De nombreuses interrogations existent au sujet de la présence des instructeurs russes au Mali. Même si Bamako n’a jamais admis la présence du groupe privé Wagner sur son sol, l’existence d’un lien avec l’entreprise d’EvgeniyPrigojine est confirmée. La dissolution de Wagner dans l’armée russe sera donc au cœur des discussions entre Assimi et Vladimir Poutine.
En réalité, la Russie s’apprête à envoyer des milliers de soldats de son armée en Afrique pour soutenir les pays qui sont en contact avec lui. Le Mali fait partie en plus du Burkina Faso et de la Centrafrique. Assimi et Poutine auront à échanger également sur les aspects économiques et commerciaux. Les livraisons de blé, d’hydrocarbure et d’engrais en provenance de la Russie sont les nouveaux chantiers sur lesquels la présidence malienne veut s’appuyer. Jusqu’à présent, il n’existe pas un véritable pont commercial au moment où la Russie ne sait pas que faire de son gaz.
Au même moment, les populations maliennes sont sevrées de gaz butane à cause de la cherté des prix. On se demande qui d’Assimi ou du ministre du Commerce doit aller chercher ce gaz bon marché. En attendant, le peu de forêt qui existe au Mali est en train de partir en fumée à cause de la coupe du bois pour le charbon que les ménages de Bamako utilisent. Ce qui est sûr, Assimi a l’occasion rêvé de mettre toutes ces préoccupations au cœur de sa visite à Moscou. On se souvient que Poutine s’est entretenu par téléphone avec le Président de la Transition en octobre.
Les deux dirigeants ont réaffirmé leur intention de renforcer la lutte conjointe visant l’élimination des groupes terroristes.
Ils ont aussi discuté des questions de développement des relations bilatérales dans le domaine économique et commercial. La conversation a eu lieu à l’initiative de Bamako. D’autres coups de fil ont été échangés entre les deux présidents qui ne cessent de se rapprocher sur les questions de politique étrangère.
A l’approche du sommet Russie-Afrique, une délégation de l’agence spatiale russe Roscosmos se trouve en visite au Caire pour discuter d’un accord que la Russie et les pays d’Afrique vont signer en juillet à Saint-Pétersbourg. Et selon des sources proches de Moscou, le Mali s’intéresse à ce programme scientifique. La Russie et les pays d’Afrique signeront un accord à grande échelle sur l’exploration de l’espace au cours du prochain sommet.
“A l’approche du sommet, nous faisons un tour des pays d’Afrique. Nous nous sommes mis d’accord avec un collègue de l’Agence spatiale égyptienne pour préparer un accord à grande échelle englobant un large spectre de coopération possible dans le domaine aérospatial”, a indiqué Borissov cité par un communiqué de Roskosmos. Selon le président de l’Agence spatiale égyptienne Chérif Sedki, il ne s’agit pas d’un accord bilatéral russo-égyptien, mais d’un document qui devrait être conclu au niveau de l’Agence spatiale africaine (Asaf).
Ces derniers temps, les autorités maliennes et le public se sont intéressés à la perspective de l’obtention d’un satellite pour la télécommunication et l’observation du territoire national. Et la solution pourrait venir de la Russie. « Pendant leur entretien au Caire, les chefs des Agences spatiales russe et égyptienne ont examiné les principes et les normes nécessaires pour promouvoir le partenariat entre les deux pays dans la construction de satellites et le développement des vols spatiaux habités », a précisé le service de presse. Le programme malien que défend Assimi entre dans ce cadre.
Le mois de juillet sera chargé pour le président de la transition malienne qui n’a pas beaucoup voyagé depuis son arrivée aux affaires. Il est en train de prendre contact avec le pays profond. Une nouvelle page de gouvernance s’annonce ainsi après l’adoption d’une nouvelle Constitution et la formation d’un nouvel attelage gouvernemental. Le développement est la priorité des autorités après l’acquisition des matériels et équipements militaires au cours des deux ans passés. C’est dans ce contexte qu’après Koutiala et Ségou, le président de la Transitionest attendu à Kayes entre le 15 et le 22 juillet 2023.
L’information vient du gouverneur de la première région, le colonel Moussa Soumaré. Mais la question que l’on se pose est de savoir ce que le chef de l’Etat va faire dans la Cité des rails. Visiblement, il s’agit de faire acte de présence dans cette région puisque tous les projets dont il sera question sont déjà en activité. A en croire des sources locales, le chef de l’Exécutif régional a indiqué que le programme de cette visite présidentielle sera marqué par le lancement officiel de la reprise du trafic ferroviaire.
Nouhoum DICKO