Les préoccupations majeures des Maliens ont-elles été prises en compte depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir? Quelle sera la position du Mouvement Sabati 2012 si les élections communales et régionales se tenaient aux dates indiquées par le gouvernement ? C’est dans le souci de répondre à ces interrogations que le Bureau exécutif national du Mouvement a organisé un forum le samedi 7 février 2015, au Cicb.

Ce forum, premier du genre dans la vie du Mouvement, a regroupé plus de deux cents (200) responsables, venus des huit régions du Mali et du district de Bamako, autour du thème central : «le Mouvement Sabati 2012 à l’horizon 2020: Bilan-Perspectives-Orientations».

Cette rencontre qui a réuni les représentants de toutes les structures de base et associations membres, se voulait être non seulement un espace statutaire de réflexion, d’échange et de décision pour corriger les manquements, mais aussi un cadre idéal pour se projeter dans une perspective quinquennale, «Horizon 2020».

Ce forum a été l’occasion pour les leaders religieux de rappeler à l’ordre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour ses promesses faites avant et après son élection.

Ainsi, le Président de Sabati 2012, Moussa Boubacar Bah, a demandé au président de la République, IBK, de concrétiser sa volonté proclamée avant et après son élection. Celle de lutter contre l’impunité et surtout de mettre fin à toutes pratiques transgressant nos mœurs, coutumes et religions. «Nous avons affaire au président de la République qui avait demandé au Mouvement Sabati 2012 de voter pour lui, afin de prendre en compte les valeurs cardinales du pays», a rappelé M. Bah, soutenant que «Sabati 2012 a fait son boulot et il reste au président IBK de  remplir sa part du contrat».

Dans le même ordre d’idées, il rappelle que Sabati 2012 est catégoriquement contre l’adoption du Code de la famille, dans laquelle la responsabilité des femmes reste floue. A ce titre, il dira que si cette loi passe à l’Assemblée nationale, l’histoire nous dira ce qui adviendra. Certes le Mali est, dit-il, un pays laïc, mais on ne doit pas ignorer la majorité dans un pays, au risque de faire trop de frustrés.  Mécontent du comportement du Président IBK, le Président du Mouvement Sabati, dresse un bilan sombre de son parcours. «Certes IBK a eu des difficultés dans la gestion du pouvoir, mais, aujourd’hui, le peuple est loin du pouvoir et la gestion du pouvoir va de mal en pis. Après une année de gestion, nous avons perdu Kidal. Après une année de gestion, plusieurs militaires sont prisonniers de guerre entre les mains de l’ennemi. Après une année de gestion, plusieurs ennemis prisonniers ont été relâchés. Après une année de gestion, toute la communauté internationale fait dos au Mali», regrette Moussa Boubacar Bah, invitant le mouvement à soutenir tout de même les actions du chef de l’Etat, afin d’éviter de replonger dans le chaos.

A son tour, le Président du Haut conseil islamique, Mahamoud Dicko, affirme que malgré ses liens avec IBK, le Mali et l’Islam sont avant tout une priorité pour lui. «IBK est mon ami et je l’assume. Mais, il faut avoir le courage de dire quand les choses tournent mal. Si le Mali est perdu aujourd’hui, le seul responsable est sans doute IBK». Selon Mahamoud Dicko,  Sabati a soutenu IBK rien que par conviction. Et l’Imam Dicko de conseiller à son ami: «Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ecoute ton peuple et cherche à interpréter soigneusement ses propos et les besoins ».

Ibrahim M.GUEYE

SOURCE : Le Prétoire