La formation du nouveau gouvernement du tout nouveau président élu du Mali suscite déjà beaucoup d’interrogations. Et pour cause, IBK, tout comme Alpha en 1992, a nommé son bailleur de fonds à la primature. Pour AOK, les choses sont allées plus vite que prévu. Le premier gouvernement n’a pas dépassé quatre mois d’existence. Le gouvernement Oumar Tatam Ly va-t-il résister ?
Le gouvernement mis en place le dimanche dernier est plus peuplé d’anciennes têtes et de ceux qui ont donné un coup de pouce au président IBK que les vrais acteurs de changement ou technocrates. Or, l’objectif recherché n’est autre que le redressement de la république dans tous les domaines. C’est ainsi que bon nombre de maliens attendaient des cadres rompus à la tâche.
En effet, rappelons qu’en 1992, après son élection, Alpha Oumar Konaré s’était précipité à nommer M. Younoussi Touré (actuel président de l’URD) au poste de premier ministre au grand dam des adémistes bon teint. Ce qui avait provoqué la colère dans les rangs de son parti. Mais les crises ont éclaté peu après. A commencer par la crise scolaire. Le PM a tout bonnement jeté l’éponge. C’est après lui qu’Abdoulaye Sékou fut nommé pour quelques mois avant qu’Ibrahim Boubacar Kéita vienne sauver le bateau.
Ainsi donc, IBK vient de nommer un banquier à la tête d’un gouvernement de 34 membres, qui n’inspire pas beaucoup de confiance au sein de la classe politique. Pour l’heure, chacun retient son souffle en attendant les résultats des premiers travaux entrepris. Le gouvernement Tatam Ly n’a pas droit à l’erreur, car les attentes sont aussi nombreuses que pressantes. Il faut dire que ces derniers temps, bon nombre de présidents africains ont sollicité des économistes pour redresser les situations difficiles. Mais ça ne réussit pas toujours comme on peut le constater. Comme exemple le cas de Younoussi Touré sous A.O.K., le cas de Charles Conan Bany de la Côte d’Ivoire entre autres. Pour la simple raison que le pays ne se gère pas comme une structure bancaire. En attendant, nous attendons les premières décisions du nouveau gouvernement.
Dado Camara
Source: L’Annonceur