La Fédération internationale de foot (Fifa) a suspendu avec effet immédiat la Fédération béninoise, le 10 mai 2016, pour ingérence de la justice locale. Cette sanction, qui devrait être validée ce 12 mai, pourrait empêcher l’équipe nationale du Bénin d’achever les éliminatoires de la CAN 2017 où il évolue dans la même poule que le Mali.
Si le Bénin est puni par la Fifa, c’est parce qu’il n’a pas élu une nouvelle équipe dirigeante à la tête de la Fédération béninoise de football. Le scrutin était en effet prévu le 4 mai 2016 et devait permettre au football du pays de sortir d’une crise qui a débuté en 2009-2010. Une crise qui ressemble à une histoire sans fin, malgré quelques éclaircies.
Entre déception et colère, c’est ce qu’on lit dans les réactions des supporters béninois à l’occasion du reportage effectué par au Delphine Bousquet au stade de l’Amitié de Cotonou, le 12 mai 2016.
La température est ainsi parfois montée très haut. Des membres du Comité exécutif de la Fédération béninoise de football (Fébéfoot) ont même failli en venir aux mains. Les différentes factions se disputent sur l’application des textes. Elles s’interpellent sur la gestion de l’argent, notamment l’utilisation de la subvention de la Fifa.
Un Comité de normalisation déjà en place
Le gouvernement a retiré son agrément à la Fébéfoot, il y a un peu plus d’un an. Depuis novembre 2015, le football béninois est géré par une structure intermédiaire, un Comité de normalisation. Les choses auraient pu donc rentrer dans l’ordre avec des élections. Mais le scrutin, reporté une première fois, n’a pas eu lieu. Saisi par l’une des parties, le Tribunal de Porto-Novo a ainsi ordonné la suspension du processus électoral.
Cette intervention de la justice est visiblement de trop pour la Fifa qui met donc le Bénin sur la touche jusqu’à ce que de nouveaux dirigeants aient été élus. Cela peut prendre un certain temps et c’est bien le problème pour l’équipe nationale A de ce pays.
Le Bénin bientôt hors-course pour la CAN 2017 ?
Les Ecureuils sont en effet encore en course pour la qualification en Coupe d’Afrique des nations 2017. Ils sont actuellement deuxièmes du groupe C derrière le Mali et doivent accueillir la Guinée équatoriale début juin. Mais ce match, comptant pour la 5e journée des éliminatoires, pourrait être annulé si la sanction n’est pas levée d’ici là. « Je suis très inquiet et animé par des sentiments d’amertume, soupire le milieu de terrain Djiman Koukou. D’ici quelques heures, mon pays risque d’être disqualifié par la Fifa alors qu’on est à deux doigts de la qualification en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations ».
Le joueur des Chamois niortais (2è division française) ajoute : «Depuis notre qualification à la CAN 2010, on est à la recherche d’une nouvelle participation. Ces deux dernières années, ça se passe très bien en sélection. Le groupe a su garder la tête froide malgré les différents mouvements au ministère des Sports et à la Fédération. […] Que les dirigeants n’aient pas pris conscience du fait que le seul enjeu est le football et non les intérêts individuels […], c’est vraiment dommage ».
Si le Conseil de la Fifa entérine cette sanction, l’équipe du Mali pourrait avoir la voie dégagée vers la CAN 2017. Dans un groupe réduit à trois équipes, les Maliens seraient largement en tête devant les Sud-Soudanais et des Equato-guinéens déjà éliminés.
(Source : RFI)