D’entrée de jeu, l’on peut, sans sourciller, répondre à cette question, par la négative car, le Covid-19 n’a fait qu’accentuer les tares connues depuis belle lurette de la Fonction publique dans notre pays en particulier et en Afrique en général.
Il est à rappeler que dans le cadre de la prévention et de la riposte contre le 19, le gouvernement malien, à travers le Ministre du Dialogue Social, du Travail et de la Fonction Publique, a réaménagé les horaires de l’administration depuis le 1er Avril 2020 et ce, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, toutes les structures publiques sur l’ensemble du territoire national, travaillent de 7 heures 30 minutes à 14 heures et de lundi à Vendredi sans pause. Toutefois, les aménagements internes supplémentaires peuvent être envisagés en fonction des nécessités de service”. Souligne le ministère de tutelle.
Presque toutes les structures administratives de la fonction publique et des institutions démocratiques du Mali tournent au ralenti depuis les mesures préventives prises par les autorités pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus. La suspension jusqu’à nouvel ordre de plusieurs activités, notamment les ateliers, les séminaires de formation et autres, a ainsi entraîné la paralysie de plusieurs services des ministères.
Parmi les tares décriées, celles qui ont la peau dure sont l’absentéisme, la démotivation, l’absence de conscience professionnelle, la lourdeur administrative, la corruption, l’insuffisance et la vétusté du matériel de travail, l’affairisme et les revendications corporatistes outrancières. Les conséquences bien connues, elles aussi, sont le faible rendement des agents de l’Etat, les pertes de temps considérables pour les usagers avec leurs répercussions sur leurs activités, la faiblesse des recettes budgétaires de l’Etat pour ne citer que celles-là.
La crise a surpris tout le monde et le Mali a semblé manqué de stratégies pour développer, face à la pandémie, la résilience que l’on était en droit d’attendre. Le plus souvent, les décideurs se sont contentés d’importer des solutions mises en œuvre sous d’autres cieux et qui s’accommodent mal des réalités africaines. C’est le cas du télétravail dont on a pompeusement fait la promotion sans s’assurer de l’existence, à domicile, d’équipements informatiques et de la fluidité de la connexion Internet.
Le plus souvent, l’on s’est contenté de formules vagues, en faisant appel à la nécessité des services de se réorganiser pour assurer la continuité du service public. Mais pouvait-il en être autrement quand certaines institutions républicaines ont été contraintes à l’arrêt ou quand l’action gouvernementale elle-même a été mise à rude épreuve à cause de cette pandémie ? Cela dit, l’Administration publique n’évolue pas en vase clos. Elle a, de ce fait, aussi subi l’impact du ralentissement global des activités tant au niveau national qu’international, dans un monde devenu un village planétaire.
Dans bien des cas, des secteurs entiers de la Fonction publique ont été mis à l’arrêt, pas du fait des dysfonctionnements évoqués mais à cause des mesures globales prises pour freiner la propagation du virus. Cela étant, la question que l’on peut se poser est la suivante : comment faut-il rattraper le manque à gagner consécutif à ce ralentissement des activités de l’Administration publique du fait de la pandémie du Covid-19 ?
Paul Y. N’GUESSAN
Source: bamakonews