Le but est de doter le pays d’une administration compétente, diligente, efficace et efficiente
Aujourd’hui, l’administration publique souffre des maux liés aux grèves récurrentes, à la récurrence des détournements des deniers publics, à l’absentéisme, la partialité et la lenteur dans le traitement des dossiers.
Pour rappel, c’est en 1961 que notre pays a élaboré son premier statut général des fonctionnaires qui consacrait la rupture avec le droit colonial. Le second qui surviendra en 1978, visait la rationalisation et l’amélioration de la gestion des ressources humaines de l’Etat.
Le troisième statut, actuellement en vigueur, a été adopté en 2002 avec sa quarantaine de textes modificatifs. Ce statut est porteur de valeurs républicaines et se veut un moyen de répondre au quotidien à l’exigence d’exemplarité de la puissance publique et au respect de notre modèle de service public.
Toutefois, au regard des nombreuses évolutions qui ont transformé la sphère publique, les droits et obligations des fonctionnaires ont besoin d’être revisités de façon globale.
C’est dans cette logique que le Commissariat au développement institutionnel (CDI), conformément à sa mission de contribuer à l’amélioration des méthodes et procédures de gestion des affaires publiques tout en participant au renforcement des compétences des agents publics, a organisé, hier, au Centre international de conférences de Bamako, les premières journées de réflexion et d’échanges sur les droits et obligations des fonctionnaires sur le thème : « quelle déontologie pour les agents publics ? ».
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre du Travail et de la Fonction publique chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla. C’était en présence du Commissaire au développement institutionnel, Abraham Bengaly, d’une cinquantaine de participants venant des départements ministériels, des services de contrôle de l’Etat, des syndicats ainsi que des cadres du CDI.
La rencontre devait engager des réflexions approfondies et nourries pour permettre aux agents publics de connaître et d’internaliser les valeurs d’éthiques et les principes déontologiques qui gouvernent la gestion des affaires publiques. Elle visait aussi à instaurer un dialogue constructif entre les agents publics de l’Etat sur la modernisation de leurs droits et de leurs obligations et aussi d’amorcer l’étape du parachèvement du processus de relecture du Statut général des fonctionnaires et d’élaboration du projet de code de déontologie commun aux agents publics.
L’événement a regroupé des experts, agents de l’administration et anciens ministres dont Daba Diawara, ancien ministre chargé de la Réforme de l’Etat, Fousseyni Samaké, directeur de l’Ecole nationale d’administration, Makan Moussa Sissoko, universitaire, ancien ministre du Travail et de la Fonction publique, Mamadou Namory Traoré, ancien ministre de la Fonction publique, Abdrahamane Touré, universitaire, ancien secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique et ancien Commissaire au développement Institutionnel ainsi que Baba Berthé, universitaire, ancien secrétaire général de la présidence et ancien ministre de l’Agriculture.
Ces éminents experts ont discuté avec les participants de thèmes portant sur « la déontologie et la prévention des conflits d’intérêts », « l’exemplarité des employeurs et des agents publics », « la modernisation des droits et obligations des fonctionnaires », « la finalisation de la relecture du statut général des fonctionnaires » et « la finalisation du projet de code de déontologie commun aux agents publics ».
« La tenue de ces journées de réflexion et d’échanges marque ainsi une étape essentielle dans l’aboutissement du processus d’élaboration du code d’éthique et de déontologie commun à l’ensemble des agents publics, initié par le gouvernement et confié au ministère du Travail et de la Fonction publique à travers le CDI », a jugé Abraham Bengaly qui a rendu hommage au ministre Mme Diarra Raky Talla pour son « inaltérable attachement à l’amélioration permanente de l’administration publique et à l’efficacité des politiques publiques ».
Pour le patron du CDI, les résultats permettront à son institution de parachever le processus d’élaboration du code d’éthique et de déontologie commun à l’ensemble des agents publics et la révision du statut général des fonctionnaires.
La tenue des présentes journées constitue un jalon important dans la construction d’une administration répondant aux exigences de l’émergence et du développement c’est-à-dire compétente, diligente, efficace et efficiente telle que définie à l’axe 1 du programme d’action gouvernementale pour la période 2013-2018, a indiqué le ministre du Travail et de la Fonction publique.
Mme Diarra Raky Talla a souligné que « pour donner corps à l’administration, le président de la République et l’ensemble du gouvernement entendent agir principalement au moins sur trois leviers : les structures, les méthodes et procédures ainsi que les ressources humaines ».
Le projet de code de déontologie commun aux agents publics sera, de son point de vue, « l’occasion de réaffirmer les valeurs du statut général de la fonction publique en s’inscrivant dans le droit de la fonction publique et les valeurs fondamentales communes aux agents publics que sont : la probité, l’impartialité, la neutralité, la laïcité et le service de l’intérêt général ».
Le ministre a enfin souhaité « que ces journées scientifiques soient l’occasion de réfléchir sur l’adéquation des principes régissant la fonction publique avec ceux conditionnant l’efficacité, la flexibilité, l’évaluation de performances, la rémunération au mérite ».
S. TANGARA
Source : L’ Essor