Le drame du Mali ? C’est que le pays est pris en otage, à Kidal et à Bamako, par une minorité de gens qui s’accrochent tous à leurs seuls intérêts, alors que, l’immense majorité des Maliens assiste impuissante à ce drame.

A Kidal, le banditisme, le trafic de drogues, le terrorisme, sont maquillés en une rébellion qui menace à la fois les fondements de la République et l’unité de la nation. Cette rébellion, avec ses acteurs locaux et étrangers, est entretenue, depuis des années, par une famille dont le bras séculier est un certain Iyad Ag Ghaly. Ce n’est donc pas tout Kidal qui est en rébellion contre la République.

A Kidal, Gao et Tombouctou, les populations n’aspirent qu’à la paix. Tout comme le reste du Mali. Mais, ces braves populations et la République sont l’otage d’une poignée d’individus. Ceux-ci vont continuer à entretenir le feu à Kidal. Et pour cause, ils n’ont guère intérêt à l’instauration d’un climat de paix et de sécurité.

A Bamako, une poignée d’individus a presque le même mode opératoire que les bandits armés de Kidal. Dans la capitale, c’est encore une minorité qui a pris les commandes de l’Etat et qui a pignon sur rue. Cette minorité, bamakoise, tout comme les bandits de Kidal, se soucie peu de l’intérêt du Mali. Cette minorité bamakoise, au nom de ses intérêts, a provoqué l’effondrement de l’Etat. Cette minorité bamakoise a cautionné et même suscité un coup d’Etat militaire, alors que le pays était en guerre.

Cette minorité bamakoise continue à mentir, à piller les ressources de l’Etat et à s’accrocher à ses seuls intérêts, alors que les fondements de la République, l’unité nationale, la cohésion sont menacés.

Alors questions : qui de ces deux groupes (celui de Kidal et celui de Bamako) constitue-t-il une menace pour la République ? Existe-t-il une différence entre ces bandits armés et ces autres à col blanc ? En réalité, ils sont tous dans une seule et même logique : précipiter le pays dans le chaos pendant qu’eux-mêmes se livrent au pillage systématique des ressources. Peut-être même les bandits de salon de Bamako plus que ceux du désert constituent un virus pour la République, parce qu’ils sont solidement implantés dans le corps. C’est cela aussi le drame du Mali.

C.H. Sylla

source : L Aube