Les remèdes pour remédier à la flambée du prix du ciment sur le marché malien ne semblent pas êtres trouvés, car la demande dépasse de loin la production. Le ciment produit par Diamont cement Mali SA n’arrivent pas à satisfaire le besoin des Maliens et avec l’arrêt de l’importation du ciment du Sénégal pour cause des grands chantiers, le bout du tunnel semble encore loin pour les consommateurs maliens. Les responsables de Diamond ciment étaient devant la presse, le lundi 13 Mai 2019 à l’hôtel salam, afin d’éclairer la lanterne des journalistes sur les racines du problème et de la flambée des prix du ciment et de dégager des pistes de solutions pour l’atténuation du calvaire des maliens.
Arrêt des travaux dans les chantiers avec son lot de chômage, fermeture des magasins de vente de ciment, chômage des chauffeurs et autres maillons de la chaine sont entre autres les conséquences fâcheuses de la flambée des prix du ciment dans notre pays. Implantée au Mali afin de subvenir aux besoins de ciment des maliens et à moindre coût, Diamond Cement Mali SA (DCM) a essayé de jouer pleinement sa partition, a affirmé Ibrahima Dibo administrateur de la société. La pénurie actuelle de ciment sur le marché malien a créé un vide, une opportunité dont profitent certains commerçants pour réaliser une marge bénéficiaire très confortable au détriment des consommateurs, a déploré Ibrahima Dibo, administrateur de la Diamond Cement Mali SA (DCM). Il a noté que la disette de ciment de ces derniers temps a intrigué toutes les couches de la société malienne. « Une équipe de la Direction Nationale de la Concurrence et du Commerce a effectué deux visites de suite sur le site de Dio, pour une collecte d’informations sur la hausse soudaine du prix du sac de ciment sur le marché. La presse est également en quête d’informations sur cette hausse. Plusieurs questions nous ont été posées notamment: des informations sur le prix actuel de la tonne de ciment au départ de nos usines ? La capacité de production de la cimenterie ? La source d’alimentation électrique de l’usine ? Compte tenu de coupure d’électricité ? Notre réponse a été très claire : « Nos prix n’ont pas varié depuis qu’ils ont été fixés en 2012 en accord avec le Gouvernement de la République du Mali soit : 87 500 FCFA la tonne de ciment à Dio pour approvisionner le marché de Bamako et 74 500 FCFA à Astro dans la Région de Kayes », clarifie-t-il. Cette politique a permis après l’implantation de la cimenterie intégrée de DCM, de faire un gain d’économie pour le Mali de plus de 87,5 milliards de francs CFA tous les ans, explique Mr Dibo. Pour remédier a cette pénurie, deux solutions s’imposent à savoir une solution a court terme : Que l’Etat autorise à DCM d’importer du ciment à partir du marché international, une solution qui, selon lui, permettra de satisfaire ponctuellement la demande tout en stabilisant sur le marché le prix de la tonne de ciment au même niveau que celui des 2 unités de production en toute indépendance. Ou une solution à moyen terme : qui sera de réaliser une nouvelle cimenterie d’une capacité de 2 millions de tonnes. « La production maximale de ciment dans les 2 unités de production de DCM a été enregistrée en 2016 avec 734 500 tonnes de ciment. Depuis 2 ans nous peinons d’améliorer nos ventes. Les prévisions initiales n’ont jamais été atteintes à cause des difficultés souvent liées à : la concurrence déloyale pratiquée par certains pays voisins exportateurs de ciment à destination du Mali (dumping), le manque d’engagement patriotique d’un grand nombre d’importateurs de ciment ; les importations frauduleuses ; ’état défectueux des routes (Diéma-Didiéni, Bafoulabe-Mahina) et des ouvrages (Ponts de Kayes, Bac de Bafoulabe) etc. », a noté Dibo. Malgré les tentatives de hausses illicites de prix sur le marché par les revendeurs de ciment, les prix définis sont restés inchangés et ont permis de maintenir la stabilité du prix de la tonne de ciment jusqu’au 30 mars 2019 rapporte l’administrateur de la Diamond Cement Mali SA. A partir de la première semaine du mois d’avril, DCM a constaté une augmentation inhabituelle de ses ventes sur ses 2 sites d’Astro et de Dio. Cette situation perdure encore. Avec une production moyenne journalière de 875,5 tonnes en décembre 2018, DCM a atteint des pointes de plus de 1 300 tonnes jours. Dans la mesure où sa seule production de ciment soit un million deux cent mille tonnes ne couvre pas tous les besoins du Mali, estimés à 3 millions de tonnes. Prosad Hotoporti, le Président directeur général de WACEM SA (West African Cement) qui est le partenaire stratégique de la cimenterie du Mali a dans ses propos signalé qu’ils ont crée cette filiale malienne afin d’assouvir la souffrance des populations maliennes et qu’ils œuvreront dans ce sens.
.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain