La récente augmentation des prix du carburant fait grincer les dents à la population malienne lambda, déjà confrontée à une flambée de plusieurs produits de première nécessité. « La réduction des dépenses en rapport avec le fonctionnement de certaines institutions » est l’une des solutions que propose le sociologue Moussa Coulibaly pour faire face à cette crise.
Vendu avant à 3 200 FCFA, le Kg de la viande sans os est cédé aujourd’hui, entre 3 500 à 4000 F CFA dans la capitale. Une flambée également observée au niveau de plusieurs produits de première de nécessite dont l’huile, la viande, les céréales…, malgré la levée de l’embargo.
« Il s’agit d’un phénomène mondial liée à la crise entre l’Ukraine et la Russie», avait souligné le Directeur général du Commerce, de la Consommation, et de la Concurrence Boucadary Doumbia, lors de son passage au journal de 20h de la chaine nationale, dimanche soir.
La flambée des prix n’est pas une bonne nouvelle en ces temps-ci où le pays se remet des séquelles de la Covid-19, mais aussi de l’embargo, selon l’analyse du sociologue Moussa Coulibaly.
En plus de ces deux raisons, Dr. Coulibaly reconnait que le contexte économique international avec la crise entre la Russie et l’Ukraine n’est pas de nature à faciliter la situation,
« Pour la viande par exemple, notre pays, à vocation agropastorale connaît une crise sécuritaire ce qui fait que le bétail venant pour la plupart du centre arrive difficilement dans les centres urbains ce qui crée des difficultés d’approvisionnement. En plus de cela, le prix de l’aliment bétail connait une flambée ce qui appauvrit le contenu du panier de la ménagère », explique le sociologue.
Pour le chargé de cours de sociologie à la Faculté des Sciences humaines et des Sciences de l’Education (FSHSE), la crise du carburant va affecter davantage les ménages par le coût des transports inter urbains, mais aussi par l’augmentation progressive des prix.
En cette période de soudure pour les ruraux, des mesures urgentes s’imposent selon le sociologue pour le prix des céréales qui a pris l’ascenseur ces derniers jours mais aussi pour les autres produits.
« On sait que le gouvernement a fait des efforts en rapport avec les taxes sur certaines importations, mais il faut prendre des mesures d’austérité », estime le sociologue.
Afin d’amoindrir les effets de cette crise, Dr. Coulibaly propose, par exemple, la réduction des dépenses en rapport avec le fonctionnement de certaines institutions et d’engager déjà une réflexion autour du comment répondre urgemment à la flambée des prix par les subventions.
Les autorités de la transition doivent de même utiliser une bonne partie des fonds de développement qui viennent d’être dégelés par la Banque mondiale pour subventionner les produits de première nécessité.
Si pour le sociologue, « dans les mois qui vont suivre, la situation politique du pays va sûrement évoluer, il faut profiter, rappelle-t-il, pour réduire les postes ministériels et suspendre temporairement le fonctionnement de certaines institutions qui n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité ».
Accentuer les efforts
Situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Malgré ces différentes situations qui affaiblissent davantage le panier de la ménagère, Dr. Coulibaly estime qu’il faut accentuer les efforts sur le terrain sécuritaire car, dit-il, « les djihadistes et autres forces obscures s’apprêtent dès cet hivernage à empêcher les paysans de se consacrer à l’agriculteur, surtout au centre ».
Kadiatou Mouyi Doumbia
Source : Mali Tribune