Ces pays qui forment la WAMZ, la zone monétaire ouest-africaine, estiment que la décision de changer le franc CFA en éco n’est pas conforme au programme de monnaie unique adoptée par la Cédéao. En effet, l’organisation a son propre projet, antérieur aux dernières annonces, et pour la WAMZ, les décisions prises par la Cédéao sont prioritaires.
C’est un rappel à l’ordre qui traduit les divisions au sein de la Cédéao à propos de la future monnaie commune. Les six pays qui n’appartiennent pas à la zone franc ne sont pas ravis de voir le CFA rebaptisé éco. Et pour plusieurs raisons.
D’abord « éco » est le nom choisi en novembre 2018 par l’organisation ouest-africaine pour sa future monnaie commune. Une décision confirmée en juin 2019. Une marque déposée en quelque sorte. Et puis la monnaie de la Cédéao et le futur éco zone CFA seront bien différents.
Bataille de leadership
La première aura une parité flexible, dépendra d’une banque centrale fédérale et sera liée à un panier de devises. Le second aura un taux de change fixe avec l’euro et sera géré par la BCEAO qui gère déjà le CFA en Afrique de l’Ouest. Or, rappellent les pays anglophones et la Guinée dans leur déclaration, les décisions de la Cédéao sont antérieures au projet de réforme du CFA et elles engagent les huit pays de la zone franc.
En arrière-plan se profile donc une bataille de leadership. Le mouvement engagé par la zone franc inquiète ceux qui ne veulent pas se retrouver en situation de devoir suivre le tempo et les conditions imposées par la zone franc. Le Nigeria et les pays anglophones se méfient par ailleurs d’une influence française réelle ou fantasmée persistante sur l’avenir monétaire de l’Afrique de l’Ouest.
RFI