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Fin des incendies mystérieux qui ont ravagé Kokoun(Yanfolila) : 183 cases, 86 sacs de maïs, 442.000 F CFA… partis en fumée

Le sujet avait été en son temps évoqué à bord de notre Jet. Cet incendie mystérieux qui s’était déclaré à Kokoun, village situé à environ 70 Km de Yanfolila, chef lieu de la Commune rurale de Gouanan a enfin pris fin le dimanche 23 mars dernier. Il s’était déclaré le lundi 17 mars, vers 14 heures. Trois cases, l’une à 14h, l’autre au crépuscule et la troisième après la prière du soir avaient ouvert le bal. Nul n’avait trouvé d’explication à la déclaration de ces incendies à répétition.

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Ils sévissaient spontanément au su et au vu de tout le monde. Des toits en paille ont brûlé entre les mains des villageois qui les faisaient descendre. D’autres ont pris feu par terre. Que faire pour arrêter ces sinistres ? Mamadou Diakité, notable du village, âgé de 52 ans, a fait cette confidence au chef de village après le déclenchement des premiers cas d’incendies. Dans la nuit du dimanche 16 mars, à la veille des séries d’incendies, dans un songe, dit-il, il se serait querellé avec des djinns venus pour lui remettre un flambeau puis après un lampadaire, mais qu’il aurait refusés.

Ces djinns l’auraient prévenu qu’ils vont châtier le village. Le lendemain lundi matin, poursuit-il, il a raconté son rêve en partant au champ à son compagnon qui a donné son interprétation et lui a conseillé de ne rien dire à personne d’autre. Puisque l’incendie s’est déclaré le même jour vers 14h, l’interprétation a donc varié car, le premier interprétateur avait fait un lien avec le départ à la mine des enfants de Mamadou, lesquels lui ramèneraient de l’or. Le chef de village a convoqué une assemblée élargie à l’imam, les notables, les conseillers, les personnes âgées pour leur annoncer le rêve et demander la conduite à tenir.

Les avis furent divergents. Une large partie des participants a estimé que les esprits de « FARADJE », c’est-à-dire la roche blanche jadis adorée par les ancêtres sont en colère contre le village et qu’il faille apaiser leur courroux en faisant des sacrifices. L’iman et une poignée de fidèles ont rejeté cette approche qualifiée de païenne. Ils ont donc choisi de faire une lecture collective du saint coran pour conjurer le mal. Quant au chef de village et ses partisans, ils ont fait des sacrifices de poulets blancs et de colas blanches sur le site de « FARADJE ». Mais rien n’a pu arrêter les incendies qui ont ravagé les cinq quartiers que compte le village. A la suite des différentes visites effectuées par les autorités administratives et politiques de la région pour exprimer la solidarité des plus hautes autorités, deux délégations de la Brigade territoriale de gendarmerie de Yanfolila sont arrivées à Koukoun pour faire des enquêtes. La première a été conduite par l’Adjudant-chef Ousmane Kéita et la seconde par le lieutenant Kary Mamadou Sogodogo, alors commandant la Brigade territoriale.

Il est ressorti des différentes auditions que les incendies ne sont pas l’œuvre de pyromanes humains visibles. Personne à Kokoun n’a mis le moindre feu assurent les interlocuteurs des gendarmes. En une semaine de sinistre, les villageois ont recensé 442.000 F CFA en espèces sonnantes et trébuchantes, 86 sacs de maïs, 183 cases, 58 sacs d’arachides, 14 sacs de riz paddy et dix sacs de 100kg de noix d’anacarde, tous partis en fumée.

L’imam et ses fidèles ont du renoncer à leur lecture du saint coran pour rallier le camp des païens. La seconde séance de sacrifice faite sur « FARADJE » a réuni pas moins de 70 personnes, toutes de blanc vêtu. C’était le dimanche 23 mars dernier. La veille, le crieur public avait convié toutes les notabilités à une assemblée au domicile du chef de village. Ici, il avait été demandé à tous les participants de se passer de rapports sexuels dans la nuit de samedi à dimanche.

Depuis ce sacrifice, aucune case n’a pris feu, en tout cas jusqu’au moment où nous mettions sous presse l’information. A tort ou à raison, on pense à Kokoun que le village avait transgressé un interdit jadis observé et respecté par les anciens.

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