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FIN DES CONCERTATIONS POPULAIRES À BAMAKO, SUR UN AIR D’INACHEVÉ (REPORTAGE)

“Calmez-vous ! Messieurs, dames, s’il vous plaît ! On ne s’entend plus”, s’égosille dans un boucan, un sexagénaire depuis la table de séance, pour tenter de raisonner la centaine de participants de “la commission collectivités territoriales”, réunis dans un petit amphithéâtre climatisé du gouvernorat du district de Bamako, pour les concertations régionales en vue de la réorganisation administrative du Mali.

Concertations régionales en vue de la réorganisation administrative de Bamako

Mardi, c’est dans cette même salle que le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga a procédé au lancement de ces concertations régionales. Le projet ayant suscité en amont, une grogne des populations qui craignaient que ce nouveau découpage des villes et régions du Mali ne leur soit défavorable.

La main levée dans ce remue-ménage, Thérèse Diarra, membre du comité de veille de la commune IV de Bamako veut poser une question. Elle insiste, mais ne sera pas interrogée.

“Peut-être que les organisateurs sont satisfaits de nous avoir réunis ici, mais nous pas”, confie-t-elle, un peu colérique, estimant que “parler de Bamako la capitale et de sa réorganisation en trois jours, c’est parler de rien”.

“Aujourd’hui, Bamako n’est plus une ville isolée et cela se ressent dans les questionnaires qu’on nous a soumis, nous demandant par exemple si ce district doit intégrer certaines localités environnantes, qu’elle a annexée comme Kati (15 Km), Koulikoro (60 Km)”, explique la quinquagénaire. “C’est pour cela que nous disons que les tâches demandées, le programme, le délai, tout est court”.

“Les questions et les enjeux sont trop sensibles pour être traités en trois jours. Et comme nous nous sommes entêtés à travailler dans cette limite, il va falloir revenir à la table des négociations pour éviter de nouveaux remous” sociaux, prévient Thérese Diarra.

Regroupés dans les escaliers des deux salles de discussions, plusieurs chefs de quartiers, tous des vieillards, inscrits dans “la commission circonscriptions administratives”, ne sont pas d’accord avec les nouvelles limitations de zones prévues dans les documents proposés par le gouvernement et ils ne le cachent pas.

“Ces chefs de communautés estiment que la nouvelle carte du district de Bamako qu’on leur propose privilégie plus certaines communes à d’autres et souhaitent qu’elle soit le plus équitable possible”, affirme Djawari Touré, un trentenaire, membre de la société civile qui s’est fait leur porte-parole.

Ne retenir que les propositions pertinentes …

“Le gouvernement a élaboré le document, sans consulter les chefs de quartier et de village. Cela créé aujourd’hui des problèmes et on a du mal à s’accorder”, regrette Djawari Touré, relevant qu’à cause de cette situation, “les travaux sensés se terminer chaque jour à 15h00 (GMT, locale) au programme sont souvent prorogés jusqu’à 19h00, mais sans parvenir à un réel point d’accord”.

“A Bamako, nous avons enregistré 250 participants repartis en deux commissions thématiques. Ceux-ci ont fait beaucoup de propositions relatives au projet du redécoupage administratif, mais seules les plus pertinentes seront retenues et transmises au niveau nation”, a fait savoir le directeur de cabinet du commandant du district de Bamako, Aboudramane Tangara, précisant que “c’est à ce niveau que les décisions vont se prendre”, après la clôture des travaux prévue le 17 novembre au niveau national.

Le Mali compte actuellement 10 régions: Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ménaka, Taoudénit, Kidal, Gao, Tombouctou, Ségou et Mopti. Le projet de découpage administratif prévoit de doubler ce nombre, selon un document officiel qui a fuité début octobre sur les réseaux sociaux, mais le Premier ministre malien a assuré qu’”il ne s’agira pas de créer de nouvelles régions, plutôt relimiter celles déjà existantes”.

Ces consultations populaires permettront également de proposer, à une instance nationale de validation de la réorganisation territoriale, un projet fondé sur les réalités socio-culturelles et économiques de chaque région en vue de faire face aux défis sécuritaires et de promotion d’un développement local équilibré, selon le gouvernement.

Pour les autorités maliennes, “la réorganisation du territoire” (qui se fait sur fond d’élections législatives), permettra de rapprocher les élus des populations, pour plus de proximité”, estimant que “la crise multidimensionnelle de 2012 a montré les limites de l’organisation actuelle du territoire” malien.

 

Source: afrique-sur7

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