Officiellement, le Président de la République s’est rendu à Ségou et à Markala pour l’inauguration des infrastructures que le gouvernement y a réalisées. Mais à en juger par la mobilisation de plus de 2000 chefs de villages venus de tous les coins de la région et par les sommes colossales dépensées, il est fort à parier que le Président de la République a profité d’une situation pour marquer des points. Ségou pourrait-il être le point de départ de la marche vers la victoire ou bien le début de la fin du règne d’IBK ?
C’est en grandes pompes et avec une mobilisation exceptionnelle que le Président de la République s’est rendu à Ségou, la quatrième région administrative, pour inaugurer l’échangeur multiple et les dix kilomètres de voiries urbaines à Ségou ainsi que la route de Markala. Cette visite, selon le Président IBK, s’inscrivait officiellement dans le cadre de ses missions régaliennes. Mais elle n’a pas manqué de susciter beaucoup d’interprétations au sein de l’opinion nationale, tout comme elle a permis une véritable levée de boucliers au sein de l’Opposition qui crie déjà à la précampagne avec les moyens de l’Etat. Quoi de plus normal pour un Président de la République, investie par le peuple de la mission de protection, de développement et de bien-être, d’aller inaugurer des infrastructures qui entrent dans ce cadre ? Le hic semble être la manière, d’abord la mobilisation de toute la région, à travers plus de 2000 chefs de village venus de tous les quatre coins de la région de Ségou, ensuite celle des médias d’Etat, la radio, la télévision et l’Essor qui ont passé presque la semaine à en faire de la propagande. C’est surtout la mobilisation des médias d’Etat qui a irrité l’Opposition qui a rédigé un communiqué dénonçant la violation de la loi. Elle dit ne pas comprendre que celui qui est le garant de la loi, à savoir le Président de la République, puisse être le premier à la violer. Pourquoi la CENI ne s’est-elle pas invitée dans les débats, pour rappeler IBK à l’ordre, comme elle l’avait fait auparavant ?
En définitive, à en juger par certains actes, comme le slogan de certains activistes qui ont demandé à IBK de lâcher, « Boua Ka Bla », et surtout par le boycott des ségoviens, on peut en déduire que la mobilisation n’a pas été à la hauteur de l’espérance. Alors, le héros de 2013, que fut IBK va-t-il entendre le cri de détresse de la majorité des Maliens pour se poser les bonnes questions ?
Youssouf Sissoko
Source: infosepte