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Fils d’une lignée de griots, M’Bouillé Koité, se veut un artiste entre la modernité et la culture du terroir

Abidjan (Côte d’Ivoire) – Issu d’une tradition de griot, l’artiste malien M’Bouillé Koité (28 ans), lauréat du Prix découvertes Radio France Internationale (Rfi) 2017, se veut un artiste entre la modernité et la culture du terroir.


Deuxième fils d’une famille de griots, y compris la mère, M’Bouillé Koité, va, à l’école s’adonner au football avec ses amis, affichant dès l’âge de dix ans l’ambition de s’y faire une carrière. Mais, voyant son oncle jouer la guitare pour ses répétitions, il « tombe amoureux de la musique ».

La fibre artistique le prendra rapidement. Ainsi, en 2008, il intègre l’Institut national des arts où il sort deux ans plus tard diplômé de la section musique. Grâce à un travail acharné, il est remarqué dans le télécrochet Island talent Africa, en 2014.

Chemin faisant, il obtient le Trophée Tamani d’or « révélation » et le trophée Africa-show, notamment le prix du meilleur artiste du Mali. Son mentor, Tiken Jah Fakoly, artiste ivoirien de reggae l’exhorte à se présenter au Prix découvertes Rfi.

En dépit des encouragements de Tiken Jah Fakoly qui a aidé le groupe, « il ne se sentait pas prêt, c’est en 2017 qu’il s’est présenté et ça marché », confie Ibrahima Traoré, chef d’orchestre de M’Bouillé Koité.

Pour Ibrahima Traoré, M’Bouillé Koité est « un artiste complet ». Depuis six ans, ce bassiste joue avec le groupe. A 27 ans, l’artiste malien remporte enfin le Prix découvertes Rfi décerné par un jury présidé par l’artiste franco-congolais Singuila.

« Le Prix découvertes Rfi, c’est un parcours, mais pour moi, c’est un travail. C’est une question de chance aussi. Le Prix découvertes Rfi était chez nous, au Mali, parce que mon neveu Habib Koité l’a remporté en 93 et je pense que le prix revient à la maison. Avec ce prix, je n’ai plus droit à l’erreur », estime-t-il.

Au plan affectif, M’Bouillé Koité, a éprouvé beaucoup de difficultés avant de se stabiliser. Amoureux d’une jeune fille issue d’une famille noble, les parents de cette dernière vont décliner son offre de mariage, soutenant qu’elle ne peut se lier à un héritier d’une famille de griots.

« Au Mali, quand tu es griot, c’est très difficile d’avoir une femme issue d’une famille noble et jusqu’à ce jour. Le moment était très difficile pour lui, car il aimait vraiment la fille, mais ses parents n’ont pas voulu de cette liaison. Et cela l’a vraiment marqué », rapporte Ibrahima Traoré.

Cela l’amène à faire une chanson intitulée « ni deni do beinla » qui veut dire j’ai rencontré une fille. Dans ce morceau, il relate avoir aimé une jeune femme pour qui il a envoyé ses parents vers cette dernière, mais son géniteur a décliné cette relation pour son appartenance à la lignée des griots.

Aujourd’hui, M’Bouillé Koité, est marié à une autre fille noble et a un enfant. L’artiste malien vient d’avoir une fille d’un peu plus d’un an.

Dans ses compositions, M’Bouillé Koité fait le mélange de la modernité et de la tradition. « Je joue un peu les décalés dans mon rythme et le Saba », ajoute-t-il. Grâce à la musique, Koité a déjà fait le Tchad, la RDC, le Congo Brazzaville et Abidjan où il a presté à l’occasion de la 11è édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua 2018).

AP/ls/APA

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