Sur une production estimée à 86 000 tonnes pour la campagne 2021, le Mali n’a pu réaliser que 50 000 tonnes de mangues pour les activités de production, de commercialisation et de transformation. Les acteurs de la filière pointent du doigt les changements climatiques, en attendant des diagnostics plus soutenus.
La mangue est le premier fruit d’exportation du Mali. De 2010 à 2020, le pays en a exporté plus de 300 000 tonnes pour plus de 100 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires. Cependant, ces deux dernières années, la production a baissé considérablement, au point d’étonner les acteurs de la filière lors de la campagne 2021, où 50 000 tonnes ont été réalisées sur une prévision de 86 000. « En 2021, la mangue n’a pas du tout produit. Certains producteurs ont attribué ces résultats aux changements climatiques. On a vu un phénomène qu’on n’avait jamais vu, sur le même manguier, une partie en floraison et une autre à maturité. On a demandé à l’IER (Institut d’économie rurale) de trouver des réponses à cela », explique Kélétigui Berthé, Secrétaire administratif de l’Interprofession mangue.
Marlène Megankpoe abonde dans le même sens. Pour la Directrice de la société d’exportation de mangues SCS international, « depuis une dizaine d’années, 2021 ’est la pire en termes de production», notamment à cause du « manque d’harmattan et d’une saison pluvieuse abondante », résultante des changements climatiques. « Les manguiers, en général, vivent un phénomène qui s’appelle l’alternance. Cela fait que d’une année à l’autre, la production peut baisser. Mais le phénomène s’est un peu prolongé en 2020 – 2021, avec une baisse record due principalement aux perturbations climatiques ».
Elle poursuit en affirmant que l’état vieillissant des manguiers accentue un peu plus le coût des perturbations.
Kélétigui Berthé explique que pour la campagne 2022 les acteurs de la filière mangue se retrouveront à Bougouni ce 10 mars pour faire leurs prévisions. D’ores et déjà, Marlène Megankpoe est optimiste au regard de l’état végétatif des arbres. « Les arbres sont en train de fleurir, il y a beaucoup de fruits qui sont en formation, contrairement à l’année passée où ce n’était pas du tout le cas. On va avoir une production plus ou moins normale, donc on peut prendre comme référence la production de 2019 (environ 83 000 tonnes, NDLR) ».
Boubacar Diallo
Source : Journal du Mali