Hamane Niang a décidé, dimanche, de se retirer, «au moins temporairement», de son poste de président de la Fédération internationale de basket (FIBA), suite à la publication d’une enquête du New York Times le visant pour avoir «ignoré» des comportements de harcèlement sexuel durant 12 ans. Selon les informations du journal américain, Hamane Niang a «largement ignoré l’agression de femmes pendant une douzaine d’années entre 1999 et 2011, lorsqu’il a d’abord été président de la Fédération malienne de basket, puis ministre des Sports du pays».
Dans un mail qu’il a envoyé au New York Times, l’ancien président de la FMBB «rejette fermement» les accusations portées par Jere Longman et Romain Molina, auteurs de l’enquête : «Je n’ai jamais été impliqué et je n’ai jamais eu connaissance des accusations décrites dans votre correspondance», a assuré notre compatriote. Toujours dans le même article, la FIBA a réagi à l’enquête et souhaite «une tolérance zéro à l’égard de toutes les formes de harcèlement et d’abus», tout en respectant la présomption d’innocence de Hamane Niang, dans l’attente de nouveaux éléments.
Hier, l’instance dirigeante du basket mondial a publié un communiqué dans lequel elle cite le nom de trois autres personnes, à savoir Amadou Bamba, Cheick Oumar Sissoko et Hario Maïga . «Le 10 juin, la FIBA a été informée par le New York Times et Human Rights Watch de plusieurs allégations au sujet d’un harcèlement sexuel systémique au sein de la fédération malienne de basketball. Suite à cette information, la FIBA a immédiatement partagé son contenu avec le professeur Richard McLaren, son agent de l’intégrité indépendant. Ce dernier a ouvert une enquête dont il espère pouvoir donner les résultats peu après les J. O.
Le secrétaire général de la FIBA a demandé la pleine collaboration de la Fédération malienne de basketball pour mener à bien cette enquête. Les personnes suivantes ont été suspendues de toutes les activités de la FIBA pour la durée des investigations : le coach Amadou Bamba, le coach Oumar Sissoko et le fonctionnaire de haut rang Hario Maiga. Les auteurs de l’article avancent que le président de la FIBA était ou aurait dû être au courant de ces abus sexuels au sein de la Fédération malienne de basketball, en particulier durant son mandat à la tête de la fédération de 1999 à 2007.
Le président de la FIBA, qui dément fermement ces allégations, a pris la décision de se retirer temporairement pendant que l’enquête est menée. Il a aussi offert sa pleine collaboration. Ainsi, comme le prévoit les règlements internes de la FIBA, c’est son vice-président Sheik Saud Ali Al-Thani qui assumera ses fonctions à sa place. La FIBA insiste sur le droit à la présomption d’innocence de son président et elle ne fera plus aucun commentaire avant la conclusion de l’enquête.
La FIBA a une tolérance zéro pour toutes les formes de harcèlement et d’abus et elle tient à exprimer sa compassion la plus sincère à toutes les victimes de tels comportements. La FIBA s’engage à veiller à ce que toute dénonciation de pareils agissements soit prise au sérieux et investiguée correctement», écrit le communiqué de l’instance suprême du basket-ball mondial.
Interrogée, une source proche de l’ancien président de la FMBB, assure que les accusations du New York Times sont totalement infondées, ajoutant que «Hamane Niang reste serein et veut simplement que la vérité soit dite». «Il faut laisser l’enquête se poursuivre, Hamane Niang n’a rien à se reprocher et nous sommes sûrs qu’il sera blanchi», affirme la même source qui a requis l’anonymat.
La Rédaction