Le point de départ de la politique, du syndicalisme, des organisations de toutes natures, c’est l’existence d’un terrain social où ils s’exercent, c’est le pays

Dans le cadre de la commémoration des festivités du 1er mai, Journée internationale du travail édition 2015, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), fidèle à sa tradition, a organisé vendredi dernier, un grand défilé sur le Boulevard de l’indépendance.
La cérémonie, présidée le ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat chargé des Institutions, Mme Diarra Raki Talla s’est déroulée en présence du secrétaire général de la centrale, Yacouba Katilé et d’autres membres gouvernement, Hamadoun Konaté (ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord), Zahabi Ould Sidi Mohamed, (ministre de la Réconciliation nationale) et Me Mountaga Tall (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique). On notait aussi la présence des autorités communales, des présidents des institutions, des ambassadeurs et des directeurs des services centraux.
Les officiels et une foule de militants de l’UNTM ont assisté à un défilé qui a duré trois heures d’horloge. Les représentants des treize syndicats nationaux affiliés à l’UNTM ont défilé avec leurs produits et engins.
Les différents syndicats ont, soit fait la promotion de leurs produits, soit souligner les préoccupations de leurs services ou dénoncer des maux qui constituent des soucis pour les employés.
L’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) qui a pour slogan « la performance au quotidien », était de la fête avec son produit phare, le quotidien national l’Essor, tandis que les syndicats des banques exhibaient des nouveaux billets de banque.
En prélude au défilé, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé a fait un rappel historique de l’instauration de la Fête du Travail dans notre pays qui a « commencé en 1946 quand fut reconnue contre vents, marées et tempêtes de sable, notre contribution à la libération de la patrie de notre colonisateur ».
Faisant le bilan de quelques avancées obtenues par son bureau en un an d’exercice, le patron de l’UNTM a cité l’augmentation programmée de la valeur du point indiciaire et la réduction de I’ITS déjà à compter de juillet 2015, l’augmentation du SMIG qui a fait un bond de près de 40%, l’augmentation des allocations familiales avec un accent particulier sur l’enfance handicapée.
Yacouba Katilé s’est réjoui de la réduction des coûts de l’énergie, la sauvegarde de terrains d’expérimentation à l’IER, la relance des Postes, la prise en charge des compressés des entreprises, etc. Mais pour lui, « confrontées aux niveaux de la consommation, toutes ces mesures se révèlent d’une insuffisance déconcertante ».
Se référant au contexte actuel du pays, le patron de l’UNTM dira « qu’entre l’urgent et le nécessaire, le pragmatisme recommande d’aller au nécessaire ». « Je m’en voudrais donc de laisser sous silence le drame que traverse notre pays », a indiqué Yacouba Katilé.
Il a souligné que la bonne gouvernance est le socle d’un développement économique, social et culturel qui s’opère dans le partage équitable des ressources entre les populations, entre les régions du pays.

DEFILE IMPRESSIONNANT. La fête du 1er mai, a expliqué le patron de la centrale, « donne l’occasion à I’UNTM d’exiger une pratique de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits et libertés grâce à un nouveau contrat politique rendu nécessaire par la crise au Nord du pays.
Pour lui, « sous l’impulsion conjuguée du président de la République, du chef de l’opposition, la tenue d’un dialogue inclusif est nécessaire, incontournable pour que notre peuple s’approprie la crise du Nord et lui trouve des solutions imbibées de nos valeurs de civilisation : esprit de pardon, amour inflexible du pays, de son peuple, engagement de leur bâtir un avenir radieux ».
Le dialogue préconisé par la centrale, dira-t-il, n’est ni une prétention à jouer une quelconque prééminence, ni une déviation de la mission du syndicalisme, attaché à la défense des intérêts professionnels, mais I’UNTM réalise que le point de départ de la politique, du syndicalisme, des organisations de toute nature, c’est l’existence d’un terrain social où ils s’exercent, c’est le pays.
Yacouba Katilé a invité ses camardes travailleuses et travailleurs à « mettre en veilleuse leurs besoins urgents, si les acteurs politiques, sociaux, religieux acceptaient d’aller dans une communion de volonté à la refondation d’un pays déjà grand, mais dont la force n’attend que cette dynamique pour exploser à la face du monde ». « En votre nom, j’ai demandé à travers ce discours à tous nos gouvernants majorité et opposition, de choisir de recomposer l’architecture de la 3ème République, afin de l’adapter à nos besoins, ou de refuser de s’y engager ».
« Le gouvernement vient de sacrifier avec les travailleurs et travailleuses du Mali à la tradition de la célébration du 1er mai fête du travail. Nous venons d’assister à un défilé impressionnant, modernisé qui est une nouveauté, ceci se montre à travers la mobilisation des travailleurs pour la défense et la promotion de leurs droits », a déclaré Mme Diarra Raki Talla pour qui, le gouvernement est dans une démarche participative à la promotion et à la satisfaction des droits des travailleurs.
S.TANGARA

source : L Essor