Au cours d’une visite le 9 juillet à Paris, dans la capitale française, le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum a avoué l’illégalité pour la CEDEAO de prendre de fermer les frontières avec un État membre. 5 mois après, la même organisation, en piétinant ses textes fondateurs, a pris cette même décision qui n’existe pourtant pas dans le traité. Le paradoxe, c’est le fait qu’une organisation sensé donner le bon exemple en termes du respect de textes, prendre des sanctions illégales contre un pays membre.
« Les mesures de fermetures des frontières et tout le reste n’existent pas dans le traité de la CEDEAO. Voilà pourquoi nous Niger, nous n’avons pas préconisé cela », avait déclaré, le 9 juillet 2021, le président du Niger, Mohamed Bazoum lors d’une visite à Paris. Eh oui, cette déclaration de Bazoum donne raison au gouvernement du Mali qui a rejeté et dénoncé certaines décisions « illégales et illégitimes » de la CEDEAO. « Concernant la CEDEAO, le Gouvernement dénonce et rejette les décisions suivantes qui ne sont fondées sur aucun texte communautaire :la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ;la suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO, le gel des avoirs de l’État malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO », a indiqué le gouvernement du Mali dans son communiqué de réplique après les décisions de la CEDEAO.
Dans le même discours, Bazoum a plaidé pour le respect des principes, des textes. « Nous sommes partisans de l’État droit. L’État de droit prévoit quelque chose de très précis. Ici, il s’agit de l’appliquer », avait-il déclaré. Les chefs d’État, en prenant des sanctions contre le Mali, ont-ils respecté le traité de la CEDEAO ? Non. Ils ont piétiné les textes pour les beaux yeux de certaines puissances dont la France. C’est cela la réalité.
En prenant la décision illégale, la CEDEAO donne raison à tous citoyens d’Afrique qui ont estimé que le Mali n’a été victime que de sa décision de changer les partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Mali a été juste sanctionné arbitrairement pour faire plaisir à la France qui en veut aux autorités de la transition.
C’est d’ailleurs pourquoi Alpha Blondy a indiqué que les chefs d’État de la CEDEAO donnent l’impression que c’est parce que le Mali fait appel à la Russie, qu’ils prennent cette décision de sanctions.
En prenant ces sanctions inhumaines contre le peuple malien fragilisé par l’insécurité par et la pandémie du coronavirus, la CEDEAO a prouvé combien elle est instrumentalisée. Ces populations devraient être épargnées de ces vulgaires sanctions.
Quant aux autorités maliennes dont le bilan est salué en matière de lutte contre l’insécurité, elles ont exprimé leur volonté affichée du dialogue avec la CEDEAO qui, instrumentalisée, a pris des sanctions illégales au lieu d’encourager les échanges sur le chronogramme de fin de la transition.
En tout cas, la sortie de Bazoum à Paris en juillet dernier a donné raison au gouvernement malien et a discrédité la CEDEAO.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS