Le rôle essentiel qu’elles jouent dans le
développement durable local et dans la sécurité alimentaire du ménage, est encore loin d’être reconnu à sa juste valeur

Le ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Ba a présidé jeudi à San la cérémonie d’ouverture de la 20è édition de la Journée mondiale des femmes rurales (JMFR). Celle-ci s’est déroulée en présence du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population, Sambel Bana Diallo, du secrétaire général du département du Développement rural, Daniel Siméon Kéléma, du gouverneur de la Région de Ségou, Thierno Boubacar Cissé, des représentants des partenaires techniques et financiers, des ONG, projets et programmes, des responsables des services nationaux et régionaux du développement rural et du département de tutelle et des représentantes des femmes rurales venues de toutes les régions du pays.
La JMFR est placée cette année sous le thème principal : « Les femmes
rurales sont la clé de la lutte contre la faim ». D’autres sous thèmes
comme « Femmes rurales : nous sommes les actrices incontournables de la sécurité alimentaire », « Femmes rurales : unissons nos efforts pour lever les barrières qui handicapent notre
épanouissement » et « La sécurité alimentaire exige l’accès des femmes
rurales aux équipements et aux techniques modernes de production » ont également été retenus.
Un stand d’exposition de produits agricoles crus et transformés, végétaux et animaux, a été visité par la délégation. Auparavant des
équipements agricoles de production et de transformation ont été offerts à des associations, groupements de paysans et paysannes de toutes les régions. Les équipements ont été offerts par les départements de tutelle (Développement rural, Promotion de la Femme)
et des partenaires techniques et financiers. Ils sont constitués, entre autres, de petits matériels de jardinage, de transformation de produits de cueillette comme le karité, le néré, de
fumage de poisson, de plateformes multifonctionnelles, de réfrigérateurs, alternateurs, motopompes, bassines métalliques et plastiques, pulvérisateurs, tricycles, moulins, bâches, lampes à pétrole, semoirs, machines à coudre, fûts et bidons d’huile
alimentaire de 100 et 20 litres, moustiquaires imprégnées, etc.
La Journée mondiale des femmes rurales est une initiative lancée par le Comité des femmes de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA). Cette initiative a été reprise par la Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes tenue en septembre 1995 à Beijing en Chine, en guise de reconnaissance envers les efforts déployés par les femmes rurales et pour leur permettre de s’exprimer.
Fort de son succès, l’Assemblée générale des Nations unies, réaffirmant le principe universel de la non violence, a déclaré par la résolution 62/136, de février 2008, le 15 octobre, Journée internationale des femmes rurales. Cette journée, célébrée dans le monde entier, se
veut un espace d’expression et de communication permettant aux femmes rurales de s’informer et de se former. Elle constitue également une opportunité pour sensibiliser les décideurs sur les préoccupations des femmes rurales.
Le Mali figure depuis 1996 parmi les premiers pays qui ont entrepris de célébrer chaque année cette journée. Les femmes rurales jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire comme dans le développement et la stabilité des campagnes. Cependant, leur statut ne leur permet pas de jouir de droits fonciers ou d’accéder à des services vitaux comme le crédit, les intrants, la vulgarisation, l’eau, la formation, la santé et l’éducation. Leur contribution au sein de la société est aussi largement méconnue, a souligné le ministre de la Promotion de la Femme, de la
Famille et de l’Enfant. Pire, celles qui sont en charge des ménages figurent plus que jamais parmi les couches les plus vulnérables, a souligné le chef du département en charge des femmes.
La célébration de cette journée dédiée aux femmes rurales va permettre de changer cette situation en braquant les feux de l’actualité sur elles, au moins une fois l’an, en rappelant combien la société leur doit et en leur rendant l’hommage qu’elles méritent. Mme Sangaré Oumou Ba a donc remercié les autorités régionales, locales, les commissions régionales et locales d’organisation de cette journée.
Elle a rappelé que la campagne mondiale en cours a pour but la prise de conscience et l’autonomie des femmes rurales. Elle vise à améliorer leur image, à démontrer aux décideurs et à la société que la femme rurale joue un rôle essentiel dans le développement durable local et dans la sécurité alimentaire du ménage et à renforcer les nombreuses actions de soutien à leur intention.
Mme Sangaré Oumou Ba et d’autres personnalités ont remis des diplômes de reconnaissance et de mérite à des paysannes venues de Kidal, Tessalit, Goundam, San, à la présidente de la Fédération nationale des associations de femmes rurales du Mali (FENAFER), Mme Niakaté Goundo Kamissoko, à la FAO et au PAM.
Des témoignages sur les pratiques de cultures adaptées aux changements
climatiques et sur l’expérience de souscription à l’assurance sociale des paysans à l’Office du Niger ont été présentés à l’assistance. La célébration de la Journée internationale des femmes rurales a pris fin par la visite des stands et du Centre d’autopromotion des femmes
rurales de Tominian.
M. COULIBALY

source : Essor