Plus de 1 800 détenus ; ¼ de ce chiffre n’est pas encore jugé. En plus, la qualification des faits reprochés à certains et les conditions de détention  laissent à désirer.

C’est le constat qui résulte de la visite de Mme le ministre de la Justice, en début de la semaine dernière, dans les locaux des deux grandes maisons carcérales de Bamako ; la Maison Centrale d’Arrêt et Bolé (pour femme). Cette visite entrait dans le cadre de la prise de contact avec l’administration pénitentiaire, s’enquérir de ses conditions de travail et aussi des conditions de détention des prisonniers.

A la MCA, où le chiffre est plus élevé, certains y vivent entre les quatre murs il y a plus de six ans sans être jugés. Leurs dossiers ? Perdus dans les archives ! Pis, la présence de vieilles personnes (70, 80 ans etc.), des handicapés (certains paralysés) ; une double condamnation ! Les cellules, vétustes et pléthoriques !

Il y aussi la présence de faits légers, qui ne méritent même pas  d’atteindre une telle sanction.

Ce que Mme le ministre n’a pas certainement vu ou entendu, c’est que la MCA est le centre où se traitent toutes sortes d’affaires. Une véritable mafia ! Là-bas,  en lieu et place de l’éducation et la réinsertion socioprofessionnelle, credo accroché à l’entrée, se manifeste une autre forme de délinquance.

Alarmant et Mme le ministre moralement sous le choc a promis d’améliorer vite les conditions et accélérer les procédures de jugement en vue de désengorger le site.

Boubacar Yalkoué 

source : Le Pays