Femme médecin sportive, mariée et mère de trois enfants, Angèle Keïta avec sa silhouette de sportif est en bonne voie pour rehausser l’image de la médecine du sport au Mali. Fervente adepte du sport depuis l’enfance, l’adjudant Angèle Keïta de la DCCSA allie passion et professionnalisme dans son métier. Un sort heureux du destin pour cette catholique voulant devenir une Sœur pour promouvoir la voix du seigneur et aider les personnes vulnérables.
Profondément attachée à sa religion (chrétienne) et toujours dévouée à soutenir les autres, le coup du destin a fait tronquer la toge blanche d’une ‘’sœur d’Eglise’’ contre la tenue militaire chez Angèle Kéita. Et sur conseil de son père, elle-même a embrassé la blouse blanche. Ce, en suivant des études en médecine. A sa sortie de la formation militaire, elle fut mutée au camp I de la Gendarmerie de Bamako sur commandement du Commandant Soumaïla Keïta qui était à l’époque médecin chef de l’USFAS. Angèle, par passion pour le sport demande à être transférée en 2012 à l’USFAS. Arrivée au moment de la CAN féminine, elle intégrera le staff de l’équipe nationale féminine U20. Au même moment, elle est restée à l’USFAS tout en se familiarisant avec les différentes disciplines de son club. C’est ainsi qu’elle effectua sa première sortie internationale lors de la CAN militaire de la boxe, tenue en Algérie, dont elle a été décorée d’un tableau d’honneur pour le genre.
Une volonté ferme de se former à la kinésie !
Dans le domaine de la médecine sportive, il faut le signaler, les femmes sont rares, pourtant Mme Diarra Angèle Keïta a su se frayer son chemin grâce à son courage, sa détermination et sa passion, ainsi que le soutien de son mari et de ses chefs.
Evoluant auprès d’Aminata Boudia Diarra, elle aussi médecin sportive à l’USFAS, Angèle a accompagné l’équipe nationale cadette et junior au championnat d’athlétisme en Côte d’ Ivoire en 2018.
En sa qualité de femme dans ce domaine, elle est consciente des difficultés qu’elle doit surmonter pour se faire une place sur les bancs de touche. En véritable croyante, elle estime que dans toute chose il y a des hauts et des bas. Les difficultés qu’elle a rencontré dans sa carrière sont de plusieurs ordres. Mais celle qui la tient à cœur aujourd’hui relève des barrières qui l’empêchent d’étudier la kinésie, le massage, approfondir davantage ses connaissances sur son métier. Mais elle a été toujours freinée par la hiérarchie militaire. Malgré cela, elle s’évertue à bien faire son travail avec la philosophie qu’ « un nouveau-né ne peut jamais venir commander un adulte ». A noter que cette dame a eu beaucoup de trophées dans différentes disciplines telles : le rugby, le volley-ball, le football, le vovinam viet vo dao et le basketball. Comme une porte-chance, elle est toujours revenue avec un trophée à chacune de ses sorties internationales.
Concilier la vie professionnelle avec celle familiale et sociale n’est pas facile pourtant Mme Diarra Angèle Keïta a su les jongler grâce au soutien et courage et à la compréhension de son mari et la complicité de sa famille surtout pour les voyages qui sont souvent de longs séjours.
Avec la petite expérience dans le domaine, Angèle conseille ceux ou celles qui veulent venir dans ce domaine de se mettre en tête qu’ils sont là pour le pays et seront des futurs cadres, donc à faire preuve de patriotisme et d’exemplarité. Quant aux femmes mariées qui ambitionnent de venir dans ce domaine, avant toute chose, elle les suggère d’en parler d’abord avec leur mari. « Car s’il n’est pas d’accord ce métier n’est pas fait pour vous » dira-t-elle. Comme cri de cœur, Angèle lance un appel aux hautes autorités de l’aider à se spécialiser dans l’étude de la kinésie afin d’aider les sportifs afin qu’aucun d’entre eux ne perde la vie en pratiquant sa passion, le sport. Un appel qui sera bien attendu, à coup sûr.
Par Safiatou Coulibaly
Le Challenger