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Félicitations du président de la République à la presse nationale : Quand IBK reconnait les efforts déployés par le quatrième pouvoir

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Le Mali a célébré le 54 ème anniversaire de son indépendance le lundi 22 septembre dernier. L’un des temps forts de cette commémoration fut le dépôt de gerbe de fleurs au monument de l’indépendance, en hommage aux illustres disparus. Cette séquence fut marquée par la déclaration du président de la République Ibrahim Boubacar Keita à la presse au cours de laquelle il a tenu à remercier et féliciter la presse nationale pour « le bon travail abattu ces derniers temps… » . Une façon pour le chef de l’Etat de saluer la contribution des médias à l’amélioration de sa gouvernance.

 

Depuis son accession à la magistrature suprême, les critiques fusent de partout d’une une large majorité des titres de la presse nationale pour dénoncer la gestion calamiteuse du président IBK. Très souvent, on lui reproche de n’avoir pas tenu sa parole surtout pour ce qui concerne son slogan « Le Mali d’abord ». Ainsi, certains confrères jugent inacceptable la présence «trop visible des membres de la famille » du président aux postes clés de la République. A cela, s’ajoute l’achat controversé de l’avion présidentiel pour 20 milliards F CFA qui, selon plusieurs confrères, est loin d’être une dépense prioritaire dans le contexte actuel d’un Mali sous perfusion financière internationale.

 

La situation toujours confuse au nord du pays, plus particulièrement dans la région de Kidal, où l’on déplore l’inexistence de l’Etat depuis le carnage d’avril dernier, les multiples voyages de IBK à l’extérieur constituent aussi d’autres motivations des critiques acerbes relayées dans la presse.

 

Certes, l’on doit reconnaître que le pays était au fond d’un abîme quand IBK venait aux affaires, mais aussi qu’après le plébiscite dont il a bénéficié, tout est devenu prioritaire avec des populations aux attentes multiples et aussi pressantes les unes que les autres. En analysant la situation sous cet angle, on peut déduire que ces critiques ont été hâtives mais qu’elles semblent avoir eu des effets positifs dans la mesure où nos gouvernants finissent eux-mêmes par reconnaître le rôle salvateur de ces prises de positions.

 

Ce qui est sûr, c’est que le président de la République semble avoir compris les préoccupations des journalistes, qui ont beaucoup usé de leur droit de critiquer sa gouvernance. «C’est le lieu pour moi de saluer la presse nationale qui, dans des conditions difficiles, fait un travail remarquable et de l’encourager à continuer sur cette voie », a déclaré le président de la République, à l’issue de la cérémonie du dépôt de gerbe de fleurs.

 

De la part d’un homme que l’on dit hostile aux critiques, ces propos d’IBK à l’endroit d’une presse qui ne lui a fait aucun cadeau depuis son avènement aux affaires, sont plutôt annonciateurs d’une volonté chez le locataire de Koulouba de mieux remplir sa mission à la tête du pays. IBK comprend alors l’effet correcteur des critiques dont le quatrième pouvoir ne se prive pas à l’égard de sa gouvernance. C’est certainement cette lecture de la situation qui a poussé le chef de l’Etat à adresser ses vives et cordiales félicitations, avec un large sourire, à la presse nationale.

 

A cela s’ajoute la forte mobilisation de la presse, lors du retour du chef de l’Etat après son récent voyage en Chine. Le fait d’avoir impliqué convenablement toutes les couches socio-professionnelles dans la liesse populaire qui l’a accueilli a apparemment marqué le locataire du palais de Koulouba. Comme quoi chaque Malien demande juste un peu d’attention à son égard. C’est donc peut-être l’une des solutions aux différentes réclamations…

 

Une presse dans la précarité

Une presse qui reste sur le qui-vive avec les journalistes qui vivent dans une certaine précarité et qui peuvent se livrer à des pratiques peu avouables… pour arrondir leurs fins de mois. C’est le cas du « perdiem imposé » et du « journalisme natigui » ou encore des « journalistes prédateurs » qui naissent en raison des conditions de vie et de travail misérables dans la centaine de titres que compte la presse locale.

 

En dépit des bas salaires, de l’absence d’équipement, des terribles conditions de travail, du harcèlement des officiels et d’autres maux chroniques, les journalistes maliens essaient d’exercer, comme ils peuvent, cette noble profession. Le fait même que ces journalistes essaient de donner le meilleur d’eux-mêmes est déjà admirable. Et « ils font chaque jour un peu mieux », a reconnu le chef de l’Etat qui a promis « Incha’ Allah qu’il fera tout pour que la qualité de la presse nationale s’améliore du jour au lendemain ».

 

Si le Chef de l’Etat a reconnu les circonstances difficiles de travail des hommes de média, cela veut dire aussi que la solution est en voie d’être trouvée car, l’un des véritables problèmes des médias est la débrouillardise dans l’exercice du métier.

 

En tout cas, si on ne s’en tient qu’aux félicitations du Chef de l’Etat, la satisfaction viendra donc sûrement du jeune ministre de l’Economie numérique, de l’information et de la communication, homme de média qui, quelques mois seulement après sa prise de fonction, a un agenda déjà bien chargé de projets rénovateurs pour le quatrième pouvoir : l’ouverture prochaine de l’école nationale de journalisme, le passage de l’analogie à la télévision numérique, les programmes de formations multiples des hommes de médias….

Clarisse NJIKAM

SOURCE: L’Indépendant
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