En attendant la proclamation des résultats définitifs du second tour de la présidentielle, par la Cour constitutionnelle, la communauté internationale conforte le président IBK face à ses opposants, déterminés à entacher sa victoire. Depuis la proclamation des résultats provisoires par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, des pluies de félicitations pleuvent sur le locataire de Koulouba. Pendant ce temps, l’opposition persiste dans sa logique de contestation des résultats et de défiance de l’autorité de l’État.
À la suite des observateurs nationaux et internationaux, qui avaient déjà donné le ton, en attestant la bonne organisation et de la transparence des deux tours du scrutin présidentiel, la communauté internationale, avec à sa tête le secrétaire général de l’ONU, apporte toute sa confiance aux résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. En tout cas, c’est sur la base de ces résultats que Antonio Guterres a appelé le jeudi le président sortant Ibrahim Boubacar Keita pour le féliciter, suite à sa brillante réélection à la tête du Mali pour un second mandat.
Le président français, Emmanuel Macron, lui a emboîté le pas en appelant et en félicitant le chef de l’Etat sortant du Mali.
Emmanuel Macron, dans son entretien téléphonique, avec son homologue Ibrahim Boubacar Keita, a rendu ‘’hommage à l’ensemble des acteurs maliens qui se sont engagés pour la tenue des élections et a salué la contribution importante des observateurs nationaux et internationaux. Le Président de la république de France a réitéré l’engagement de la France à se tenir aux côtés des autorités et du peuple maliens pour surmonter le défi de la lutte contre le terrorisme et favoriser l’investissement et le développement économique’’.
Toujours en France, l’ancien président François Hollande a lui aussi salué la brillante réélection du président IBK.
Sur le continent africain, de nombreux messages de félicitation ont été également adressés à Ibrahim Boubacar Keita.
Ainsi, dans son message, le roi Mohammed VI du Maroc exprime au président malien Ibrahim Boubacar Keïta ses félicitations et ses vœux sincères de plein succès dans l’accomplissement de ce nouveau mandat.
« Cette réélection consacre l’adhésion du peuple malien frère aux efforts soutenus que vous déployez sans relâche en faveur du développement économique et social du Mali, de son unité et de sa stabilité », souligne le souverain chérifien.
Mohammed VI assure le président Ibrahim Boubacar Keïta du soutien constant de son Royaume au Mali et aux efforts visant à préserver son intégrité territoriale et à restaurer la paix et la sécurité dans toute la région sahélo-saharienne.
Le souverain saisit cette occasion pour se féliciter des liens séculaires d’amitié fraternelle, de solidarité effective et de coopération fructueuse unissant le Maroc et le Mali, faisant part de sa constante détermination à continuer à œuvrer, de concert avec Ibrahim Boubacar Keïta, au renforcement du partenariat maroco-malien en vue de le porter au niveau des aspirations des deux peuples frères.
De nombreux présidents africains ont également fait parvenir leurs chaleureuses félicitations au président réélu. Il s’agit entre autres du président de la Mauritanie, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso, du Rwanda, du Sénégal, etc.
L’Internationale socialiste (IS) n’est pas restée en marge qui « adresse ses chaleureuses félicitations à S.E Ibrahim Boubacar Keita pour sa réélection à la tête du Mali. L’IS reste fermement engagé à travailler aux côtés du président Keita et de ses membres du Mali dans leur objectif de faire progresser leur tâche de maintien de la paix dans les régions du nord et de poursuivre leur cheminement initié lors de son premier mandat vers la consolidation de la démocratie et de l’amélioration de la qualité de vie de tous les habitants du Mali », précise la déclaration du 17 août 2018 de l’IS.
Au Mali, la Coordination des mouvements armés (CMA) adresse ses félicitations au président de la république, Ibrahim BOUBACAR KEITA, pour sa réélection. De même, la CMA félicite-t-elle le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga et tout son gouvernement pour le travail abattu pour relever le défi.
« La CMA souhaite vivement que le Président nouvellement réélu fasse de la relance de la mise en œuvre de l’Accord une de ses premières priorités et engage le Gouvernement à s’attaquer aux questions essentielles que sont notamment : les réformes institutionnelles, la reconstitution d’une armée nouvelle, le développement économique à travers la mise en place effective de la zone de développement, la justice et la réconciliation », indique la Coordination dans son communiqué en date du 18 août dernier.
La participation massive ‘’des populations de l’Azawad à la bonne tenue du scrutin sans incident et à la réélection du Président de la République dénote de son engagement en faveur de la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour une paix juste et durable’’.
Dans le même communiqué, la CMA assure la communauté nationale et internationale de son ‘’engagement à assumer pleinement son rôle dans la mise en œuvre diligente de l’Accord et dans la construction d’une paix juste et durable à laquelle aspirent nos populations’’.
Soumaïla Cissé, qui a déjà perdu deux fois la présidentielle au Mali (2002 face à ATT, 2013 face à IBK), refuse cette troisième défaite et n’entend pas les choses de cette façon. En effet, malgré les garanties de transparence et de bonne organisation du scrutin, attestées par les observateurs nationaux et internationaux, le candidat de la restauration de l’espoir continu de crier à la fraude et de clamer sa victoire.
Le candidat Soumaïla Cissé rejette et conteste les résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. Ces contestations portent entre autres sur l’annulation des résultats du scrutin dans certaines localités des régions du nord où, selon le candidat, « la fraude a été générale et flagrante ». Plus de 8 requêtes ont été introduites devant la Cour constitutionnelle par les avocats du chef de file de l’opposition.
Selon le plaignant, « de nombreuses irrégularités telles le bourrage des urnes ont été constatées » au Nord et au Centre du pays.
Les recours du candidat Soumaïla Cissé portent, selon ses avocats, sur l’annulation de la majorité des résultats des bureaux de vote du second tour de l’élection présidentielle.
À la veille de la proclamation des résultats provisoires de ce second tour, le chef de file de l’opposition avait déjà dénoncé « des fraudes dans les régions nord du pays ». Son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, avait présenté à la presse, quelques heures avant l’annonce des résultats, une vidéo de ‘’bourrage d’urnes’’. Mais dans le camp IBK, on dénonce « un montage et une dénonciation sans preuve ».
En attendant la délibération de la Cour constitutionnelle, le Président sortant Ibrahim Boubacar Kéita a obtenu, selon les résultats provisoires officiels, 67,17 % des suffrages exprimés contre 32,83 % des voix pour son adversaire, Soumaïla Cissé.
Le hic, c’est que les avocats de l’opposition récusent une nouvelle fois certains juges de la Cour constitutionnelle et exigent la démission de sa présidente.
Par Sidi DAO
Info-matin