À force d’être traumatisé par la défaite, Soumi Champion, trois fois terrassé, se goure dans ses calculs. Aussi, tente-t-il de bourrer les Maliens sur des hypothèses faussement scientifiques. Les urnes n’ont nulle part été bourrées, c’est le camp des vaincus qui veut bourrer les Maliens. Démonstration.
Dans son déni de vérité et de contestation jusqu’auboutiste, le vaincu du 12 aout, Soumaïla Cissé, lors d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel Salam de Bamako, vendredi 17 aout 2018, s’autoproclame vainqueur de la présidentielle avec, dit-il, 51, 75 % des voix face au Président réélu Ibrahim Boubacar Keïta.
L’éternel vaincu du second tour (2002, 2013 et 2018) a rejeté les résultats officiels qui donnent une large avance au Président IBK, qui a officiellement, a gagné avec 67,17%. Ce résultat, selon Soumi Champion, est le fruit de bourrage d’urnes.
Bin baga to…
Le Chef de file, lâché par les autres leaders de l’Opposition, s’entête dans le déni, persiste et signe : « Je rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. Je refuse et dénonce ces résultats. Ils ne sont que supercherie, mascarade, parodie et mensonge… Si on exclut les résultats issus des bourrages d’urnes avérés dans de nombreux bureaux de vote, notamment dans les localités du nord du pays, je sors vainqueur de l’élection présidentielle avec 51,75% des voix … Je maintiens et je peux le prouver que j’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix !»
Pour prouver ce qu’il appelle bourrage des urnes, le trois fois candidat malheureux propose une gymnastique des plus sélectives relatives à ce qu’il a appelé « TMV (Temps moyen de vote) ». Le temps moyen de vote (TMV) est obtenu, selon l’expert de l’URD, en ramenant le nombre total de votants à la durée d’ouverture du bureau de vote. Avec trois électeurs par Bureau de vote, on aura 600 minutes divisé par 300; ce qui donne 2 minutes pour chaque électeur. Mais avec 200 électeurs par bureau, on aura 600 minutes divisé par 200, ce qui donnera 3 minutes pour chaque électeur.
Fausse hypothèse scientifique
Pour l’expert du camp Soumi (Abdrahmane Diarra), la journée électorale durant 10 heures (ou 600mn), même en supposant que les électeurs soient super-rapide en marche et dans l’isoloir aussi, on aura : une minute (1mn) de marche vers l’isoloir, trente secondes (0.50mn) dans l’isoloir, une minute (1mn) de marche vers l’urne. Soit en tout 2,50mn environ. Donc, si un bureau de vote enregistre plus de bulletins de vote au-delà de 250 votants, il y a forcément bourrage des urnes. (lire ci-dessous)
Voilà l’hypothèse est sérieusement tancée par Stéphane Kader Bomboté qui n’est pas très connu pour sa très grande sympathie pour IBK et son régime.
Manipulation
L’expert de Soumi va de l’hypothèse que la journée électorale commence à 8h et finit à 18h, soit 10h. Il part du principe que pour voter, chaque électeur met au maximum 2 minutes 30 secondes. Donc, difficile pour lui qu’un Bureau de vote puisse dépasser 240 voix.
Pour faire avaler son hypothèse, l’expert de Soumi a donné l’exemple du village de Diarrakougo dans la commune rurale de Diora cercle de Tominian où on a enregistré les scores suivants : Soumi (11 voix) IBK (482 voix).
Ce que l’expert de Soumi oublie ou ne veut pas reconnaitre, ce qu’il s’agit du vote au village où tout le monde se connait et que le temps de vote ne peut en aucun cas dépasser les une minutes maximum ! Mieux, à Diarrakougo (il y a deux bureaux de vote) comme à ailleurs, il y avait les délégués et assesseurs de chaque candidat et que le procès-verbal de chaque bureau de vote existe à plusieurs niveaux (Cour constitutionnelle ; CENI, ministère de l’Administration territoriale ; opposition et majorité, observateurs nationaux et internationaux).
La question est pourquoi donc mentir sur des choses vérifiables ?
Mensonges
Lors de la Conférence de presse, à partir du postulat dégagé (plus de 250 votant = bourrage d’urnes) le camp Soumi a affiché un tableau censé donner quelques exemples où il y a eu selon lui bourrage des urnes. Mais voilà, le vaincu du 12 août et son camp ne donne aucun exemple où ce prétendu bourrage des urnes a été fait en faveur de leur candidat ?
Or, une lecture même rapide des résultats bureau de vote par bureau de vote publié par le ministère de l’Administration territoriale (heureusement à leur demande, exigence) permet de prendre au mot Soumi et ses acolytes et de de découvrir leur gros mensonge.
Voici quelques exemples (voir Tableau en UNE)
En plus de ces quelques exemples où le bourrage des urnes selon ses propres critères a joué en faveur de Soumi (204 voix). Tenez-vous bien, à Ahel Sidi cedeg (commune de Bamba, cercle de Bourem), Soumi se tape, à travers un bourrage d’urnes, 301 contre 0 voix pour IBK. Et ce n’est pas seulement au Nord que le bourrage d’urnes, suivant ses propres critères, a profité à Soumi. L’exemple in fine de Helangué (commune de Krémis, cercle de Yélimané, région de Kayes) est illustratif à cet égard. Là, IBK n’a pas eu une seule voix.
Ainsi, on peut comprendre aisément que l’expert de Soumi a occulté Toumbouctou (il ne donne qu’un seul exemple). On se demande également, pourquoi il ne fait pas cas de la Région de Mopti et de Gao où le bourrage des urnes lui a largement profité ?
Comme on peut le voir, Soumi est surement un très bon informaticien, mais un piètre politique. Parce qu’en bon statisticien, Soumi doit savoir que les chiffres ne mentent pas, mais les mauvais politiciens, si. Or, les Maliens abhorrent par-dessus-tout, les menteurs. Qualité qu’il aura ajoutée à son palmarès déjà… chargé.
Par Sidi DAO
Info-matin