Annoncé à plusieurs reprises avant d’être repoussé voire reporté, le démarrage du trafic ferroviaire commercial Bamako-Kayes est effectif depuis le 9 juin 2023. En effet, après plusieurs années d’arrêt, les vieilles locomotives ont pu siffler à nouveau, à la satisfaction des riverains du chemin de fer en 1 ère région. Seulement voilà : le trafic connaîtra des perturbations à partir de ce lundi, en guise de protestations de trois mois d’arriérés de salaires en souffrance. À en croire nos sources, les travailleurs projettent de se manifester par une cessation de travail avec effet immédiat, en brisant l’omerta autour de la situation financière du chemin de fer pour la reprise duquel ils auront tant donné. En effet, selon certaines indiscrétions du monde des cheminots, depuis le redémarrage du trafic, les recettes générées par le train voyageur peinent à couvrir ses dépenses en carburant à plus forte raison à faire face aux salaires des travailleurs.
Après trois mois de vaine expectative, les employés envisagent donc de protester par un abandon de leurs postes respectifs, à l’effet de prendre en otage le voyage de ce lundi sur Kayes. À moins d’un dénouement de dernière minute, le train ne prendra son départ habituel ce lundi et pourrait même demeurer cloué jusqu’à nouvel ordre. «Pour le démarrage du train, en plus de mettre notre expertise au service de la nation, nous avons fait des sacrifices. Mais, avec des familles à nourrir, nous ne pouvons pas continuer à travailler sans salaire», a confié un cheminot joint par nos soins, en insistant sur l’impératif de prendre mesures «pour remédier à cette situation afin de garantir une reprise au bénéfice de tous, y compris les travailleurs qui jouent un rôle essentiel ». À noter toutefois que cet arrêt de travail n’est pas porté par le comité syndical. Joint par nos soins, l’un des responsables dit ne pas être au courant d’un arrêt de travail.
La Rédaction
Le témoin