Quand on sommeille pendant des années, il ne faut jamais brusquer les choses après le réveil, au risque des embourber dans un chemin piégé. Ce qui risque pourtant d’être le cas pour certains pays d’Afrique Centrale qui, faute de pénétration d’esprit et la clairvoyance, s’adonnent à des aventures périlleuses. En effet, parallèlement à la série de coups d’Etat qui secouent présentement les fondations de la Françafrique en Afrique de l’Ouest francophone, on assiste probablement au début d’une autre vague avec le dessein de sauver ce qu’il reste des intérêts de l’hexagone en Afrique – et dont le cas gabonais paraît révélateur selon toute vraisemblance. De l’acclamation volage pour un renversement de régime par le Général Brice Oligui NGuema, à l’issue de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel, le peuple gabonais ne rechigne plus que le coup de palais s’assimile à un jeu de chaise musicale à la tête du pays en dépit de l’avènement d’un grand opposant au régime défunt à la tête du Gouvernement, en la personne de Raymond Ndong Sima.
Par ailleurs, au regard de ce cas de figure et à bien potasser les enjeux géostratégiques du moment, il y a tout lieu de s’interroger si par une éventuelle anticipation judicieuse des forces extérieures n’avaient pas jugé nécessaire d’opérer avec malice pour changer les régimes d’Afrique Centrale grandement décriés et qui se trouvent dans la même posture que Bongo Ondimba, en l’occurrence ceux du Congo Brazzaville et du Cameroun. Un schéma assez compréhensible quand on sait par exemple qu’un certain Emmanuel Macron n’a jamais occulté son désir de mettre à la retraite les vieux dirigeants briscards qui, au mépris de la volonté des peuples, règnent en maîtres absolus dans bon nombre de pays qui composent le pré-carré français.
En tout cas, abstraction faite de la langue visqueuse, on ne voit pas comment la logique putschiste ouest-africaine francophone du moment épargnerait les vieux régimes corrompus des Etats de l’Afrique centrale francophone, sauf mise en scène d’hypothétique de l’hexagone pour se prémunir d’autres mauvaises surprises. D’où la question suivante : à qui le tour après le Gabon ?
Seydou Diakité
Le témoin