La crise électorale dont parlent beaucoup de maliens semble inquiéter les familles fondatrices de Bamako. Le Mali ne se limite pas à la capitale et le rôle de jouent ces copains du pouvoir ne rassure pas. C’est dans une dynamique de calmer les ardeurs des candidats à la présidentielle de 2018 que les patriarches de la ville ont reçu certains candidats, presque tous ceux qui sont opposés à la gouvernance en cours et qui proposent chacun ses solutions.
Comme en 2013, les candidats doivent accepter le résultat des urnes. Ce qui fut fait car le perdant du deuxième tour Soumaila Cissé, malgré les irrégularités monumentales, était parti, avec toute sa famille, féliciter celui qui avait été déclaré vainqueur. Ces familles fondatrices que le pouvoir entretient à coup de millions et de véhicules ne sauraient être impartiales pour beaucoup de compatriotes qui les voient comme des soutiens cachés de Koulouba.
Cette fois-ci, certains candidats ont osé leur montrer leur place et leur rôle. Pour l’honorable Mariko, les Niaré, Touré et Dravé doivent dire à Ibrahim Boubacar Keita de faire ce que la loi recommande.
Les propos de l’honorable Mariko
« Le souhait est que les élections se passent de façon transparente et apaisée. C’est la volonté de tout le monde ici. Mais l’intention seule ne résout pas le problème si ce qui se tramé n’est pas évoqué. Dans une assemblée, il faut pouvoir dire ce qu’on pense quand une situation est exposée. Il faut donc dire la vérité. C’est notre deuxième fois d’être ici. En 2013 vous nous avez invités pour nous demander d’accepter le verdict des urnes qu’il soit bon ou mauvais. Le pays était dans une profonde crise et le motif était trouvé à l’époque. La différence était qu’en 2013, vous aviez décidé que personne ne parlera.
Je suis un chef de parti politique, j’avais dit qu’un pays dans lequel, les chefs coutumiers, les leaders religieux prônent que les gens acceptent des choses même dans le mensonge, les compatriotes devraient réfléchir profondément à cela. Nous avons accepté des choses que nous ne voulions pas accepter. Aujourd’hui, il y a deux aspects différents de la rencontre de 2013. D’abord vous nous avez donné la parole, donc je dirai ce que je pense.
La deuxième, vous avez demandé d’accepter les résultats des élections. Si vous voyez que nous sommes là, c’est parce que les choses ne se passent pas convenablement. Ne nous voilons pas la face. Ce n’est pas une question d’Oumar Mariko, ce n’est aucun de ces candidats ici présents. C’est le Mali, c’est les maliens. Ceux qui se sacrifiés pour que des élections soient possibles au Mali reposent au carré des martyrs. C’est leur patriotisme qui les a emportés dans leur tombe.
Quand il y a élection, c’est au pouvoir de respecter la loi. Inscrire les gens, confectionner les documents électoraux et permettre aux gens d’aller voter légalement. Cette rencontre est une perte de temps pour le pays. Se regrouper pour se demander s’il est possible d’organiser des élections au Mali est une véritable régression pour le pays. C’est cette régression qui doit être corrigée sinon rien ne sera réglé.
Il y a certes Dieu, mais nous avons notre rôle et nos responsabilités. Mais si nous n’avons pas joué notre rôle ? Les raison des marches contre la constitution n’ont pas évolué. Au contraire ça s’est empiré. L’ortm est à la solde d’autres personnes. La démocratie n’a jamais dit ça et les martyrs sont morts pour ça. C’est la faute à qui ? Au chef de l’Etat. Pendant combien d’années, tout le monde n’a pas pu avoir la carte NINA ? Ensuite ils ont confectionné des cartes d’électeurs pour les confondre aux cartes NINA et espérer que cela produise du bien. Depuis 92 jusqu’à ce jour, nous avons accepté. En 92 c’était pas bien organisé, mais nous avions accepté. En 1997, il y a eu des tensions et du bruit, c’était mal organisé, ça s’est passé dans des violences, certains emprisonnés, d’autres partis en exil.
En 2013 aussi, il y a eu acceptation sinon ce n’était pas bien préparé. Il faut parler au pouvoir en place sinon ce serait autre chose. Je suis issu d’une famille coutumière. Ce qui se dit sur vous et de vous, quand je l’entends, ça me met mal à l’aise. Dire que vous tout le temps avec le pouvoir. A mon avis, il faut dire à IBK qu’il est sur une mauvaise pente, sa façon de faire n’est pas bonne.
Ce n’est pas une question de président. Les gens veulent que la gouvernance qui a prévaut durant ces 5 années change, ce n’est pas le président qui doit changer. L’alternance et le changement sont intimement liés. Vous avez eu la chance car tous ceux qui ont des problèmes vous concertent. Ceux que les gens nous rapportent comme problèmes et injustice, ce n’est pas des propos de Mariko, ce n’est le discours d’aucun candidat. Votre démarche est bien mais l’essentiel et le plus important, c’est de dire à chacun son rôle. Dites aux autorités de tout faire pour les élections se passent dans des conditions transparentes. Si ce n’est pas possible, qu’elles nous le disent et qu’on trouve d’autres dispositions pour mieux les préparer. Il faut éviter de faire verser des larmes ou du sang à cause du pouvoir de quelqu’un, pas pour la quête du pouvoir mais pour le pouvoir de quelqu’un. »
Moralement ces vieux ont failli, socialement ils ne représentent pas et ne portent pas les vraies complaintes que les citoyens leur soumettent. Mieux, un de leur a disparu et les enquêtes peinent à aboutir, autant de faits qui font que les maliens les décrient et pensent qu’ils sont complices du régime en place.
Transcris par ABC
Source: figaromali