En janvier, Donald Trump a publié son palmarès des fake news Awards. Sur sa liste, des lauréats bien connus, Washington Post, CNN, ou encore le New York Times. Le 45ème Président des Etats-Unis reproche à ces médias de s’être rendus coupables de traitements biaisés lors de la campagne électorale américaine.
Si ces « Oscars » sont des « Trumperies », ils relèvent un fait, l’ampleur prise par les fake news. En France, un projet de loi censé lutter contre elles a même été débattu à l’Assemblée. Une volonté du Président français Emmanuel Macron, en croisade contre ces fausses informations après en avoir été victime lors de l’élection présidentielle. Nous n’en sommes pas encore là au Mali, mais à quelques jours de la présidentielle, vigilance doit être le maitre-mot. « Il faut retenir que c’est une pratique qui a toujours existé en période électorale. Nous sommes dans un contexte où les journalistes ont perdu le monopole de la diffusion de l’information. N’importe quel citoyen, journaliste ou non, peut collecter et diffuser ce qu’il veut, y compris des fake news », explique Assane Diagne, rédacteur en chef francophone du site Africa Check, spécialisé dans la lutte contre les fausses informations.« Avec le contexte sécuritaire qui prévaut, il faudra plus de responsabilité et de professionnalisme de la part des journalistes pour éviter de tomber dans le piège de la manipulation », préconise-t-il. Le cocktail essor des réseaux sociaux – course effrénée à l’information fait que les fake news fleurissent sur la toile.
Comment les détecter ?
Selon Diagne, c’est assez simple. « Dès que nous doutons, nous vérifions. Et, pour douter, il fait un minimum de culture générale. C’est le point de départ », dit-il. Douter de tout donc, et vérifier. « Il faut faire du fact checking. C’est la recherche des preuves des faits sur lesquels il y a des doutes relatifs à leur exactitude ».
Il n’y a pas de tactique universelle pour contrer les fake news, chaque parti adopte donc sa propre stratégie de combat. Accusé de montages financiers dans un article de Médiapart repris par certains médias maliens, le candidat du parti ADP – Maliba, Aliou Boubacar Diallo, a très vite réagi pour s’inscrire en faux contre ces « révélations ». « On nous avait également imputé la grève des médecins de 2017, certains affirmaient que c’était nous qui la pilotions », révèle un cadre de l’ADP. « Notre stratégie, dans ce genre de cas, est de répondre automatiquement et assez vigoureusement pour dissiper tous les doutes. C’est ce que nous avons fait », ajoute-t-il. Du côté de la CODEM, on préfère laisser couler. « Il est absolument impossible de contrôler les réseaux sociaux. Répondre, c’est leur donner du crédit. Nous ne tomberons pas dans la provocation », affirme Mama Sow, le chargé de communication du parti.
Journal du mali