À la suite d’une dispute, l’agent assermenté a menacé son adversaire de mort. Sans hésiter, il fait feu et atteint une cible inattendue.
C’est une histoire dramatique qui vient de se passer, il y a quelques jours dans un des secteurs de la Commune rurale de Kalabancoro, à la périphérie sud du district de Bamako. Le héros malheureux de cette histoire que nous désignons par F a trouvé la mort de la façon la plus banale. La cause. Il s’est interposer entre deux protagonistes qui se chamaillaient. Malheureusement pour lui, il a pris une balle de fusil avant de s’effondrer devant des témoins éberlués et impuissants. Il a rendu l’âme quelques instants plus tard.
C’était dimanche matin, F, âgé d’une vingtaine d’années prenait son petit déjeuner à la maison. Sans plus de précision, nos sources se sont juste contentées de nous dire que quelqu’un est arrivé au domicile du jeune homme. La personne en question demanda et trouva F en train de manger. à celui-ci, il propose d’intervenir auprès d’un ses amis pour le calmer. Cet ami que nous désignons par L est un policier d’un des commissariats de la place. Le nommé L se disputait dans la rue avec une tierce personne. Il semble que malgré les tentatives de certains témoins sur place, ce jeune policier n’a pu maîtriser ses nerfs. Pis, au lieu de baisser, la tension montait entre les deux protagonistes. C’est comme cela que quelqu’un du voisinage a pensé à F chez qui il s’est rendu à pas pressés pour qu’il intervienne entre son ami policier. Histoire de le raisonner et de mettre fin à une dispute.
Dans la foulée, F n’aura même pas le temps de terminer son plat matinal. Il se débarrassa de la tasse pour se précipiter dehors en se dirigeant vers le champ de bataille. Une fois sur place, il constate qu’effectivement son ami policier était en train d’en découdre avec un individu dans la rue. Selon nos sources, ce jeune policer était complètement éméché. Et pour cause. Bien avant que son ami F n’arrive sur place pour tenter de le calmer, il avait déjà sorti son arme avec la ferme volonté d’en faire usage.
Le policier menaçait son vis-à-vis de le tuer avec cette arme. « Je vais te tuer, je vais te tuer. Je vais te.., je vais… », ne cessait de répéter cet agent assermenté, visiblement sous l’effet de l’alcool. Durant tout ce temps, ce policier visiblement irrité a son arme braqué sur son adversaire, un citoyen ordinaire de surcroît, dont la protection lui incombe en temps nornal. Visiblement, il était décidé de tirer sur ce dernier à bout portant. Certainement par peur, les témoins présents ont joué à la prudence en s’abstenant d’intervenir entre un homme armé d’un pistolet et son adversaire. Surtout que cet homme est un policier adepte de Bacchus. Celui qui a été déloger F chez lui en sollicitant son intervention, était convaincu que c’était le seul qui pouvait faire raisonner son ami L, le policier et l’empêcher de mettre sa menace à exécution.
C’est comme cela que F s’interposa entre les deux protagonistes. C’était l’erreur à ne pas commettre face à un homme armé de pistolet et dans un état second. Il tentera de le convaincre de ne pas faire usage de son arme. En vain. Trop tard. Il était écrit quelque part que c’était son dernier jour sur terre. Dans la foulée, le policer a tiré au moment même où F s’est interposé. Par malchance pour lui, il a été atteint par la balle. Le jeune homme a reçu la balle sur des organes vitaux. Et il en est mort quelques instants plus tard.
Dès lors, tout est allé vite. Le limier a été arrêté et conduit dans les locaux du commissariat de police dont le secteur relève. Il a été ensuite mis à la disposition de la Brigade d’Investigation judicaire (BIJ) pour suite à donner à cette affaire. Après la procédure judicaire requise en l’espèce, de sources policières, il aurait été déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, où il serait en train de purger sa peine.
Si l’élaboration des textes est une chose, dans la pratique, cela semble en être une autre. Pour ce qui est de l’usage des armes à feu concernant les porteurs d’uniformes, les textes semblent pourtant clairs. D’après l’article 26 du code de conduite des forces armées et de sécurité du Mali élaboré en octobre 1997, « les policiers doivent éviter de porter atteinte à la vie ou à l’intégrité physique des personnes en toute circonstance, sauf cas de légitime défense pour soi ou pour autrui ». Reste à savoir si c’est le cas dans cette histoire. Et un officier de police rappelle pour la circonstance. « Suivant la norme internationale de police, le policier doit apprécier en fonction de l’urgence de l’environnement, des moyens de l’adversaire avant de riposter ».
Tamba CAMARA