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Faits divers : Braqueurs audacieux

Rentré au bercail pour célébrer le mariage de sa seconde épouse, l’expatrié achète une nouvelle moto pour consoler la première. Les malfrats lui ont coupé l’herbe sous le pied

 

S’acheter une nouvelle moto souvent à Bamako revient à attirer vers soi les bandits de tout acabit. Une chose est claire dans la Cité des Trois Caïmans, il est extrêmement risqué de posséder une nouvelle moto et de circuler dans les rues ou ruelles des quartiers à certaines heures. à Bamako, les engins à deux-roues s’achètent et se vendent comme du petit pain. Ce phénomène oblige les propriétaires d’engins à deux-roues à redoubler de vigilance, voire d’imagination. Pour passer inaperçus, les motocyclistes ne manquent pas d’astuces. Certains habillent leur nouvel engin d’une vieille façade alors que le moteur marche à merveille. Histoire de mettre leurs biens à l’abri des malfrats qui rodent tout autour de jour comme
de nuit.
Dans certains cas comme le présent, les voleurs agissent avec une audace qui dépasse l’entendement.
Nous désignerons le malheureux héros de cette histoire par l’initiale S. Ce jeune homme est un expatrié résidant en Italie, qui a récemment regagné le bercail pour célébrer ses secondes noces. Il loge à Magnambougou, un quartier de la Commune VI du District de Bamako
Dès son arrivée, il a acheté une nouvelle moto Djakarta pour sa première épouse. S’il faut croire nos sources, ce cadeau était destiné juste à calmer la première épouse face à l’arrivée d’une co-épouse. Heureusement que le cadeau a fait son effet. La jeune femme a accepté le nouvel engin et s’en est même réjouie. Et sa jalousie semblait éteinte. Du moins en apparence.
Avec cet engin flambant neuf, notre « Italien » faisait quasiment toutes ses courses personnelles à travers la ville. Et particulièrement celles de sa prochaine union avec sa future épouse. Très régulièrement, « S » se rendait au domicile de cette dernière avec la nouvelle moto. C’est au cours de ce « va-et-vient » que le malheur lui est tombé dessus très tôt le matin.
Quelques jours après la célébration du mariage, l’ »Italien » quitte le domicile de la première pour se rendre chez la nouvelle mariée. Il prend la route et arrive à destination sans problème. Le jeune homme fait entrer l’engin dans la cour et le gare juste à côté. Deux inconnus avaient planifié de l’attaquer pour le déposséder de l’engin nouvellement acquis. Ce jour-là, c’était aux environs de six heures du matin. Le froid matinal aidant, ils étaient peu nombreuses les personnes qui se trouvaient dans la rue à cette heure là. Une fois que « S » a garé son engin dans la cour, les deux inconnus cagoulés et armés d’un pistolet y ont fait irruption. Apparemment, ils avaient suivi l’ »Italien » dès son départ, sans que ce dernier ne le sache.

Une fois dans la cour, armes au poing, ils n’ont pas hésité à suivre leur victime jusque dans la chambre. Lorsqu’ils se sont retrouvés face à face, les bandits ne lui donneront pas le temps de comprendre quoi que ce soit. Dans le feu de l’action, l’un d’eux lui asséna une gifle avant de lui cracher au visage en ces termes:  » Tu sais ce que tu as fait ». Comme tombé des nue, l’Italien qui n’a rien compris de cette situation est resté bouche bée. Il n’a pas le temps de réfléchir et réaliser ce qui lui arrive. Tout d’un coup, le bandit enfonça sa main dans l’une des poches du vêtement de sa victime. Il en ressort avec la clé et les documents de l’engin en plus d’une somme d’argent.
Le nouveau marié est resté calme sans perdre son sang froid. Sous la menace du pistolet pointé sur lui, il se laissa faire. Les deux inconnus cagoulés ont rapidement fait le travail. Ils s’apprêtaient à quitter les lieux avec la moto, lorsqu’une des sœurs de la victime est précipitamment rentrée dans la cour, coïncidant avec cette scène inimaginable.
« Pourquoi vous prenez la moto de mon frère »? leur demanda-t-elle d’un ton apeuré. C’est avec un tir de sommation en l’air que l’un des bandits lui a répondu. Malgré le crépitement de l’arme, aucun des colocataires n’a pointé le nez dehors pour au moins comprendre ce qui se passait dans la cour. Et la suite était logique pour les bandits. Ils sont partis avec l’engin en pleine matinée. Comme si la moto ne leur suffisait pas, sur leur chemin, ils croisèrent un homme d’un âge relativement avancé dans la rue. Toujours sous la menace de leurs armes, ils lui retirèrent sa sacoche de main pour partir à vive allure. Quelques instants plus tard, la sacoche du vieil homme sera retrouvée jetée dans un coin de rue. Apparemment, les bandits n’avaient rien trouvé là-dans qui puisse les intéresser.
Après les faits, certaines indiscrétions ont évoqué des complicités, probablement celle de « A », un ami de l’Italien. Il semble que ce dernier, vu sa conduite et ses fréquentations dans le quartier, n’a pas bonne presse auprès des habitants du secteur. Selon certaines de nos sources, la veille de cette opération des malfrats, cet ami aurait même demandé à l’expatrié s’il irait voir sa seconde épouse le lendemain matin (jour des faits).
Ce nommé « A » aurait-il pris les renseignements nécessaires sur les déplacements de la victime avant de les filer aux agresseurs ? Certains le pensent. Toutefois, l’Italien ne pouvait que se rendre au commissariat de police du 7è arrondissement pour faire une déclaration de vol avec agression et menace de mort. Et les limiers se sont chargés de la suite à donner à cette histoire.

Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR

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